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Une démarche diagnostique en six étapes de la leptospirose porcine

Pour accompagner son vaccin contre la leptospirose, le laboratoire MSD Santé animale propose une démarche diagnostique, en s’appuyant sur un test sérologique appelé MAT.

Une des spécificités de la leptospirose est d’avoir une fertilité et une prolificité en dents de scie.
Une des spécificités de la leptospirose est d’avoir une fertilité et une prolificité en dents de scie.
© D. Poilvet

Le diagnostic de la leptospirose est complexe. D’une part, ses symptômes sont peu spécifiques et ressemblent à d’autres problèmes de reproduction. D’autre part, les anticorps antileptospires chez les animaux infectés sont inconstants et produits en quantité faible. Pour aboutir à un diagnostic le plus précis possible, MSD Santé animale recommande une démarche par étapes :

1. Bien identifier et quantifier les troubles de la reproduction : infertilité, avortement, porcelets momifiés, morts nés ou faibles. « Il faut évaluer l’écart par rapport aux normes. Par exemple un taux d’avortement n’est vraiment inquiétant que s’il dépasse le taux moyen de 1 % », explique Didier Duivon, vétérinaire du laboratoire.

2. Contrôler l’absence de cause zootechnique, responsable de la majorité des troubles de la reproduction : alimentation des truies, qualité et conservation de la semence, détection des chaleurs, programme d’insémination artificielle bien adapté, hygiène, confort des truies après IA…

3. Vérifier l’absence d’autres causes infectieuses plus classiques sur les troubles de la reproduction (SDRP, PCV2, parvovirose, mycotoxines…)

4. Rechercher la leptospirose par un profil sérologique MAT. Il est réalisé à partir du prélèvement de sang sur 10 à 15 truies, avec au moins 50 % de rang 1 et 2, car les truies plus âgées finissent par s’immuniser. « Il faut cibler les jeunes truies en identifiant les salles à risque (quarantaine, gestante sur paille, bâtiment avec zone humide ou fortement infesté par les rongeurs…). La réalisation du test MAT est délicate et nécessite un savoir-faire pointu. Peu de laboratoires le réalisent. Nous travaillons depuis des années avec le laboratoire de leptospires, à l’École vétérinaire de Lyon. »

5. La présence de truies positives à l’un des sérovars pathogènes les plus fréquents en France (Icterohaemorrhagiae, Copenhageni ou Bratislava) est évocatrice de la leptospirose. « Les taux de séroprévalence supérieurs à 30 % sont très évocateurs. Ce taux, relativement faible, s’explique par le fait que la bactérie est peu pathogène sur la truie adulte. Ce sont surtout les embryons qui sont sensibles. La réponse immunitaire d’une truie infectée peut par ailleurs être très modérée, voire nulle par exemple si la bactérie se concentre dans les voies génitales. »

6. Enfin, l’observation d’une diminution des troubles après un traitement antibiotique actif sur les leptospires sur le troupeau renforce la suspicion.

Trois valences dans un vaccin

Disponible dans toute l’Europe depuis fin 2018, le vaccin Porcilis Ery + Parvo + Lepto, protège contre la leptospirose, mais aussi le rouget et le parvovirus porcin. Il protège contre neuf sérovars différents de Leptospirosa, dont les pathogènes sévissant en France. Sa mise en place consiste en une primovaccination des truies et des cochettes en « blitz » ou « bande par bande », puis un rappel à chaque cycle. Il peut être administré en quarantaine, en gestation ou maternité, pendant la lactation. La primovaccination passée, la protection leptospirose est acquise sans injection supplémentaire sur les reproductrices.

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