Une carte des achats de pesticides en France qui soulève des critiques
L’association écologiste Générations futures vient de rendre publique une carte de France des achats de pesticides, par départements et par type de substances actives. Une publication qui suscite quelques critiques, en particulier celle de ne pas faire la distinction entre les différents produits phytosanitaires.
L’association écologiste Générations futures vient de rendre publique une carte de France des achats de pesticides, par départements et par type de substances actives. Une publication qui suscite quelques critiques, en particulier celle de ne pas faire la distinction entre les différents produits phytosanitaires.
L’association Générations futures a rendu publique le 11 mars une carte des achats de pesticides dans les départements français. La carte publiée en 2021 présente les données 2019. Pour chaque département, le graphique offre la possibilité de connaître la place dans le classement et les 3 pesticides les plus utilisés.
Voir la Carte des tonnages d'achats de pesticides par départements en 2019 sur le site de Générations futures.
Pour l’association écologiste, les achats de pesticides pour la France entière représentent un tonnage total de près de 54 785 tonnes (données data.eau / BNVD, Banque nationale des ventes de produits phytosanitaires).
Des chiffres qui mélangent tous les types de produits
Le département en rouge, arrivant en tête des utilisations de pesticides, est la Gironde avec 3038 tonnes de produits utilisés. Dans ce département viticole, les 3 produits les plus achetés sont le soufre total et le Fosétyl-aluminium, fongicides utilisés en vigne, et le glyphosate.
Cette cartographie détaillée n’est pas sans soulever quelques critiques, sur les réseaux sociaux notamment. Les chiffres présentés recensent les ventes de tous les types de molécules utilisées pour les traitements des cultures, sans distinguer les produits autorisés en agriculture bio et ceux utilisés en agriculture conventionnelle.
Ainsi, en Gironde, le premier produit utilisé est le soufre, fongicide utilisé en agriculture biologique.
Autre exemple : dans le Loiret, le premier produit utilisé est l’huile de colza avec près 1640 tonnes utilisées en 2019 sur 355 267 ha de surface utile.
A Paris, le peu de surfaces cultivées auraient consommé 6,8 tonnes de soufre, 4,2 tonnes de glyphosate et 3,4 tonnes d’un autre désherbant : le prosulfocarbe. Ainsi que de très nombreuses autres matières actives en quantité inférieure… Pourtant, depuis septembre 2019, « l’utilisation de tout produit phytosanitaire chimique est interdite sur l’ensemble du territoire parisien ». Les chiffres paraissent donc élevés.
Pour accompagner la publication de la carte, Générations futures décerne les « Glyph'Awards » aux départements « champions » des achats de glyphosate.
L’UIPP, l’Union des industries de la protection des plantes a réagi le 11 mars dans un « thread » posté sur Twitter pour rappeler que « jusqu’à 40 % des récoltes seraient perdues sans protection des plantes ».