Une appli pour identifier les insectes au vignoble
Spipoll, le réseau des passionnés d’insectes, existe désormais sur application smartphone. Cette communauté regroupée dans un projet de science participative peut aider à mieux comprendre la biodiversité des vignes, afin de mieux la préserver.
Spipoll, le réseau des passionnés d’insectes, existe désormais sur application smartphone. Cette communauté regroupée dans un projet de science participative peut aider à mieux comprendre la biodiversité des vignes, afin de mieux la préserver.
Impossible de parler de biodiversité sans parler d’insectes ! « Les trois quarts de la faune connue à ce jour sont des insectes », rappelle Mathieu de Flores, chargé de mission à l’Opie, l’Office pour les insectes et leur environnement. Depuis 2010, l’Opie et le Muséum d’histoire naturelle coordonnent le projet de science participative Spipoll, pour Suivi photographique des insectes pollinisateurs. Ils font appel au grand public, « dont la force de frappe est bien plus importante que celle des scientifiques », pour étudier les réseaux de pollinisation afin de mieux les comprendre. Depuis avril dernier, la communauté Spipoll, qui compte 2159 membres et près de 50 000 collections d’insectes, peut participer au recensement directement via une application smartphone, au lieu de passer par le site internet comme c’était le cas jusqu’ici. « Cela allège un peu le protocole qui n’est pas des plus simples, il faut le reconnaître », avoue Mathieu de Flores.
Observer les insectes pour porter un autre regard sur son vignoble
Pendant 20 minutes, il est demandé de photographier l’ensemble des insectes qui se posent sur une fleur que l’on aura préalablement choisie, par exemple une fleur observée dans l’enherbement spontané de l’interrang. Il faut ensuite trier et recadrer les photos afin de pouvoir les soumettre à une base de données qui propose automatiquement quelques insectes correspondant au signalement. « L’identification proposée est soit validée par un expert, soit covalidée par trois membres de la communauté », rapporte Mathieu de Flores. Spipoll n’est pas un outil de diagnostic mais davantage un moyen de porter un autre regard sur son vignoble et de se poser de nouvelles questions. « Comme les données sont publiques, je pense que les contributeurs issus du monde agricole peuvent en tirer des bénéfices sur l’image de leurs entreprises. D’autant que chaque membre peut ajouter des liens vers un site internet ou un réseau social sur son profil », indique Mathieu de Flores. « Chaque année, nous organisons une rencontre entre membres, et je peux vous assurer que la plupart de ces passionnés sont des bons vivants. S’il y avait des vignerons dans la communauté, je suis persuadé qu’ils réaliseraient des ventes par correspondance ! »