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Un hiver 2023-2024 humide qui limite l’accès aux prairies

Les fortes précipitations tombées l’hiver dernier ont entrainé une pousse de l’herbe précoce, mais les prairies sont peu accessibles par manque de portance. 

Prairie inondée
De fortes précipitations risquent de saturer le sol en eau et d’inonder la prairie.
© Réussir

Dans sa première note agro-climatique et prairies 2024, l’Institut de l’élevage fait un état des lieux des prairies sur l’ensemble du territoire, à la suite d’un hiver particulièrement doux et pluvieux. 

En effet, c’est le troisième hiver le plus doux depuis les premières données météorologiques avec une température moyenne supérieure de 2 °C à la valeur de saison (moyenne de référence sur 1991-2020). Les précipitations ont été hétérogènes dans l’espace et dans le temps : « Février a été le mois le plus pluvieux de cet hiver avec un excédent de 50 % à l’échelle nationale et des cumuls excédentaires sur la majeure partie du pays. »

En conséquence, au 1er mars, les sols étaient humides voire saturés comme le rapporte le dernier bulletin de situation hydrologique, à l’exception du golfe du Lion et de la Corse. 

Les précipitations ont ainsi permis de remplir très largement les nappes phréatiques, bien que l’état des nappes reste très contrasté géographiquement.

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L’état des prairies étant directement liée aux précipitations, « l’herbe a continué à pousser cet hiver sur certaines régions et le démarrage en végétation semble plus précoce qu’à l’accoutumée grâce aux températures douces. Mais l’excès d’eau des derniers mois limite la portance des parcelles, empêchant la mise à l’herbe des animaux dans un très grand nombre de régions. La plupart des parcelles n’ont pas été déprimées ni fertilisées, les éleveurs devront être particulièrement réactifs dans les prochaines semaines. »

Si, en Auvergne Rhône-Alpes ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les éleveurs commencent la mise à l’herbe, grâce à des températures douces favorables au démarrage des prairies, la situation est plus compliquée sur la moitié nord du territoire. En effet, bien que les 300 degrés-jours aient été atteints avant mi-mars en Nouvelle-Aquitaine, « le déclenchement de la mise à l’herbe n’est pas lié à la quantité d’herbe disponible mais au niveau de portance des parcelles. ». Dans les Pays de la Loire, les prairies riches en trèfles donneront de l’herbe de qualité, bien que leur accès soit limité par une faible portance. En Bretagne, certaines parcelles ont pu être un peu fertilisées même si la plupart des surfaces sont saturées en eau et la végétation asphyxiée.

Lire aussi : Dans quels cas faut-il envisager de drainer ses parcelles ?

Dans ce contexte, « pour limiter le gaspillage et favoriser une hauteur de sortie de parcelle assez basse, il est conseillé d’augmenter la pression de pâturage (augmentation du chargement instantané), en réduisant la taille des parcelles ou l’herbe offerte avec un fil avant. » 

Les températures pour le trimestre prochain s’annonçant plus chaudes que les normales de saison, la pousse de l’herbe risque de décoller. En cas de faible portance, il peut être intéressant de réduire le temps d’accès au pâturage ainsi que le chargement instantané (plus de 100 ares/UGB). « Afin de créer un décalage dans les périodes de valorisation, il sera préférable de débrayer les parcelles avec un stock sur pied important afin de réaliser une fauche précoce et de pouvoir les réintégrer au circuit de pâturage rapidement sur le second cycle. »

Plus d’infos sur :  idele.fr

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