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L'Allemagne se dote d'un ministre de l’agriculture vert et végétarien

Il est écologiste, végétarien et n’a pas d’expérience dans l’agriculture. Le nouveau ministre de l’Agriculture allemand, Cem Özdemir, est pourtant plutôt bien accueilli par le monde agricole germanique. Outre-Rhin, les agriculteurs pensent que ce ministre va pouvoir les aider à financer les changements radicaux auxquels ils ne vont pas échapper, notamment en matière d’environnement et de bien-être animal. C'est l'analyse du média européen Politico qui a publié un article sur ce sujet le 2 décembre.

Un ministre de l’Agriculture écologiste, c’est ce que s’apprête à expérimenter l’Allemagne avec l’arrivée de Cem Özdemir dans le gouvernement de coalition dirigé par le nouveau chancelier social-démocrate Olaf Scholz.
© Bündnis 90/Die Grünen Nordrhein-Westfalen / flickr

Depuis le 8 décembre, Olaf Scholz succède à Angela Merkel. Le nouveau chancelier fédéral d’Allemagne, social-démocrate, va mettre en place un gouvernement de coalition entre les sociaux-démocrates, les libéraux démocrates et les Verts. L’homme politique nommé au poste de ministre de l’Agriculture est Cem Özdemir, député d’origine Tcherkesse (Nord-Caucase). Né en 1965, le ministre est membre de l’Alliance 90 /Les Verts. « Vert, veggie » mais « ami des agriculteurs ? » s’interroge le media européen Politico. « Un végétarien vert ayant peu d'expérience en matière de politique agricole ne semble pas être le genre de ministre qui aurait la faveur des agriculteurs allemands » souligne le magazine. Dans le secteur agricole, de grands changements sont attendus avec la coalition. Il est prévu de développer l'agriculture biologique au-delà des objectifs actuels, de réduire considérablement l'utilisation des pesticides et de créer un nouveau label alimentaire pour la viande, indiquant comment le bétail a été traité avant et pendant l'abattage.

 

Des agriculteurs allemands plutôt favorables au nouveau ministre

« Pourtant, le principal lobby agricole du pays réserve un accueil chaleureux à Cem Özdemir » peut-on lire dans l’article en anglais (traduction deepl).

Les agriculteurs allemands savent que l’Allemagne et l’Union européenne vont exiger des changements radicaux dans le domaine de l’environnement. Mais les coûts de ce processus de transformation ne pourront pas être supportés par les seuls agriculteurs. Le nouveau ministre, avec son poids politique, pourrait les aider à obtenir des fonds publics pour accompagner ces évolutions. C’est ce que suggère Politico qui souligne que le futur ministre a été codirigeant du parti de 2008 à 2018 et ancien membre du Parlement européen.

Végétarien mais pas anti-viande

Bien qu’étant végétarien, Cem Özdemir n’a pas l’intention de mener une campagne contre la consommation de viande. « Ceux qui veulent manger de la viande sont les bienvenus. Ceux qui produisent de la viande peuvent le faire mais dans le respect du bien être animal, de la protection du climat et sans porter atteinte à notre environnement ». Des propos rassurants rapportés par le journaliste Laurenz Gehrke dans son article.

Le nouveau ministre arrive à l’agriculture après avoir été en charge de dossiers sur la migration, les affaires étrangères ou encore les transports. Il ne vient pas du monde agricole et n’a pas d’expérience dans ce domaine. Il prend donc ses fonctions avec un regard neuf. Il souhaite mettre un frein au déclin de la biodiversité dû à certaines pratiques agricoles tout en luttant contre la disparition des exploitations elles-mêmes. Il devra aussi s’intéresser au financement des réformes agricoles. Selon Joachim Rükwied, président du syndicat agricole allemand DBV (Deutscher Bauernverband), les experts évaluent à 4 milliards d'euros par an le coût de l’indemnisation des agriculteurs pour les réformes souhaitées en matière de bien-être animal. Le nouveau ministre de l’Agriculture devra donc aussi négocier avec le ministre des finances.

L’agriculture allemande est-elle a un tournant avec l’arrivée de Cem Özdemir ? L’homme semble décidé à incarner le changement. Le 8 décembre, c’est en vélo qu’il est venu prêter serment au Palais présidentiel.

 

 

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