Trésorerie : comment passer le cap de la crise viticole ?
Plusieurs vignobles affrontent aujourd’hui une crise conjoncturelle et structurelle. Par ricochet, nombre de viticulteurs se retrouvent avec des problèmes de trésorerie. Voici les solutions que nous avons identifiées pour passer ce cap difficile.
Plusieurs vignobles affrontent aujourd’hui une crise conjoncturelle et structurelle. Par ricochet, nombre de viticulteurs se retrouvent avec des problèmes de trésorerie. Voici les solutions que nous avons identifiées pour passer ce cap difficile.
Lorsqu’une difficulté financière survient, il ne faut surtout pas faire l’autruche. « Il n’y a pas de recette miracle, il faut anticiper et affronter ses problèmes, même si ce n’est pas facile », annonce Fabien Cabrol-Eyrignoux, expert-comptable chez Cabrol Expertise comptable, à Meyssac, en Corrèze.
Et pour cela, rien de tel que la communication, selon le célèbre adage « Seul on va plus vite, mais à plusieurs on va plus loin ». « Ma principale préconisation est de ne pas rester seul face à ses soucis, confirme Nadia El Mahraoui, conseillère en gestion d’entreprise au CERFrance Midi-Méditerranée. Il faut discuter, parler à ses partenaires, qui peuvent apporter des solutions et ainsi éviter de s’engouffrer dans les problèmes. »
Ces interlocuteurs peuvent être les confrères, mais aussi et surtout les clients, les fournisseurs, les conseillers de la chambre d’agriculture, le comptable, le banquier, etc. Car comme vous pourrez le voir dans les articles en lien, il existe de nombreuses solutions pour pallier un manque de liquidités.
Ne pas faire l’impasse sur les postes de sécurisation de l’entreprise
Parallèlement à ces solutions, sabrer dans les dépenses est l’un des premiers leviers qui vienne à l’esprit. Mais attention, ce réflexe peut être contreproductif. Ainsi, même si cela peut sembler paradoxal, supprimer l’assurance multirisque en période de trésorerie tendue est à proscrire. Car le moindre accident climatique pourrait entraîner la perte de l’exploitation. « Nous avons fait la simulation sur Fronton entre 2015 et 2019, illustre Michel Lagahe, directeur du pôle conseil au CERFrance Gascogne occitane. Il y a eu un gros aléa en 2017. Et au final, sur les exploitations assurées, 10 % auraient vu leur fonds de roulement fondre de moitié, contre 45 % chez les non-assurés, qui se seraient alors retrouvés en péril. » De même, tailler dans le budget engrais ou phytos pourrait causer des pertes de récolte mettant à mal la pérennité de l’exploitation. Comme en toute chose, l’équilibre et le raisonnement seront les maîtres mots pour arriver à affronter une situation tendue.