Aller au contenu principal

Transformation : la campagne 2021 en légumes d’industrie s’annonce en demi-teinte

Des besoins en hausses, des récoltes plus irrégulières et une valorisation en berne : la filière des légumes transformés fait face à de nombreux défis. L’Unilet se lance dans une démarche RSE.

Olivier Morel, président de l’Unilet au centre entouré Jean-Claude Orhan, président du Cénaldi à gauche et de Cyrille Auguste, président de groupe Légumes de la Fiac, à l’occasion du point presse le 19 novembre.
© Philippe Gautier-FLD

À l’occasion d’un point presse le 19 novembre, Unilet (union nationale interprofessionnelle des légumes transformés) a fait un point sur la campagne en cours et les performances des produits au stade de la consommation. Sur ce dernier point, les volumes de ventes en GMS dépassent désormais les niveaux pré-Covid-19 : +7 % pour les surgelés et +0,5 % pour les conserves par rapport à 2019. Cependant, les prix, extrêmement sous pression, ne suivent pas : Unilet considère que cela entraîne une perte de valeur de 26 % pour les surgelés et de 11 % pour les conserves entre 2010 et 2020. Et l’interprofession a un message clair : il faudrait passer une hausse des tarifs d’au moins 10 % pour rétablir la situation.

Une filière challengée

D’autant plus que la campagne 2021 s’annonce en dessous des attentes. Les volumes de pois devraient être de 202 400 t et ceux de haricots verts de 316 900 t, deux chiffres en progression par rapport à 2020. Mais, les entreprises de transformation avaient contractualisé des volumes en hausse de 10 % par rapport à 2020. Du coup, « l’offre » en pois sera de 6 % inférieurs aux volumes contractualisés et celle de haricots, de 5 %.

 Comme l’a rappelé Jean-Claude Orhan, président du Cénaldi (OP de producteurs de légumes pour l’industrie), « notre filière fait face à plusieurs défis. Nous subissons la concurrence des céréales, plus rémunératrices et moins risquées pour le producteur, ainsi que l’augmentation des prix des intrants, plus 10 %, et des engrais, plus de 40 % Sans parler de celle de l’énergie et du transport. De plus, en 2021, les aléas climatiques ont perturbé les récoltes : ainsi, en haricots verts, nous avons connu deux semaines sans pouvoir semer, ce qui a réduit de dix jours la période de récolte ».

Cet ensemble pourrait entraîner des tensions sur les approvisionnements. « Nous vivons un vrai paradoxe, analyse Cyrille Auguste, président de groupe Légumes de la FiacNotre filière est très attendue par la consommation et en même temps, elle est fragilisée par la situation de la production. Ce désamour pour les cultures de légumes d’industrie est un danger. »

Cap vers la RSE

Face à ces tous ces défis, Unilet a décidé de se lancer dans une démarche de responsabilité sociétale et environnementale collective : « Pour aller au-delà du plan de filière qui porte déjà ses fruits, les professionnels ont débuté une large réflexion visant à établir dès l’an prochain une démarche, à la fois ambitieuse et ouverte » souligne Olivier Morel, président de l’Unilet. Dix enjeux prioritaires ont été identifiés. Ils sont articulés autours de trois axes majeurs : environnement  (biodiversité, gestion de l’eau, usage responsable des intrants…), sociétal (juste rémunération, attractivité de la filière, dialogue avec les parties prenantes externes), qualité & nutrition (sécurité sanitaire, traçabilité, promotion d’une alimentation saine, produits responsables et accessibles).

Les termes de la démarche seront finalisés et présentés au printemps 2002 et le premiers actions seront mises en œuvre dans la foulée. «  Développer la RSE représente un coût infime par rapport aux objectifs, reconnait Jean-Claude Orhan, nous sommes une petite filière et nous avons besoin de visibilité. Mais, tout seul, c’est très compliqué surtout au rythme où évolue notre environnement ». C'est tout l'avantage d'être regroupé dans une interprofession courte et paritaire. 

 

Les plus lus

Tomates cerise allongées du Maroc vendues en France
Fruits et légumes du Sahara occidental ne pourront pas être estampillés “Maroc”

Le Conseil d’Etat vient de prendre décision de justice : les melons et les tomates cerise du Sahara occidental ne peuvent…

Une barquette en plastique de fraise
Emballages plastique dans l’UE : le règlement publié au Journal officiel de l’UE, que dit-il pour les fruits et légumes ?

Délai, exemptions, sanctions… Que dit l’article 25 du Règlement (UE) 2025/40 du Parlement européen et du Conseil du 19…

Une corbeille de fruits et légumes d'automne posée sur la terre
Quels fruits et légumes ont été les plus consommés cet automne 2024 ?

On retrouve dans ce classement de Kantar, sans surprise, des fruits et légumes typiques de l’automne, confirmant l’attrait des…

Caisse de melons de Cavaillon avec un logo IGP apposé sur l'image
Le melon de Cavaillon enfin IGP : qu’est-ce que cela va changer pour les producteurs et le commerce ?

Le melon de Cavaillon bénéficie désormais d’un indication géographique protégée (IGP). La Commission européenne a rendu…

drapeaux de la France et des Etats-Unis avec des fruits et légumes
La France exporte-t-elle des fruits et légumes vers les Etats-Unis ?

L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche promet des bouleversements dans le commerce mondial. La France exporte aux Etats…

Avec la cerise, C’est Qui Le Patron ?! attaque fort 2025

En 2025, C’est Qui Le Patron ?! décline sa démarche de juste rémunération à la cerise, puis à la pomme, la carotte et les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes