Systèmes alimentaires durables : que dit le rapport du CGAAER ?
Dans la perspective d’une possible future législation de l’UE, le CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) a été chargé d’identifier et d’analyser les critères de durabilité, et les leviers d’actions aux niveaux de la demande (distribution, consommation) et de l’offre (production, transformation) pour assurer la transition vers des systèmes alimentaires durables, en considérant les dimensions nationale, européenne et internationale. Son rapport vient d’être publié.
Dans la perspective d’une possible future législation de l’UE, le CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) a été chargé d’identifier et d’analyser les critères de durabilité, et les leviers d’actions aux niveaux de la demande (distribution, consommation) et de l’offre (production, transformation) pour assurer la transition vers des systèmes alimentaires durables, en considérant les dimensions nationale, européenne et internationale. Son rapport vient d’être publié.
Dans son rapport intitulé « Systèmes alimentaires durables, le poids de l’offre et de la demande », le CGAAER explique que la dimension environnementale des systèmes alimentaires ne doit pas éclipser les deux autres volets que sont la durabilité et l’aspect économique et social. « Sans une bonne combinaison des trois, il ne peut y avoir de transition juste donc efficace » écrivent les rapporteurs. Selon eux, l’adaptation de nos régimes alimentaires est nécessaire et doit être fortement encouragée, y compris par « des mesures contraignantes sur la fiscalité ou la publicité ».
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La transition agroécologique doit être équitablement réparties entre les maillons des filières
Le rapport estime que la transition agroécologique est en marche, confortée par la planification écologique et accompagnée par les diverses aides gouvernementales. « Elle nécessitera des efforts dans la durée, qui devront être équitablement répartis entre les maillons des filières » soulignent les rapporteurs qui proposent de créer en Europe un marché obligatoire du carbone pour la chaîne de valeur agricole, et de mettre en place comme pour l’industrie un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.
Les produits sous signe de qualité doivent être au rendez-vous de la durabilité
« La résilience et la durabilité des productions animales et des productions végétales passent sans doute par une réassociation de l’agriculture et de l’élevage dans les territoires où la spécialisation liée à l’intensification de l’agriculture a atteint ses limites. Les produits sous signe de qualité et autres labels publics ou privés doivent être, plus et plus vite que tout autre, au rendez-vous de la durabilité » souligne les rapporteurs qui estiment que la réglementation doit aider le consommateur à s’y retrouver dans le foisonnement « d’allégations flatteuses ».
« Les substituts protéiques aux produits animaux sont prometteurs mais la nouveauté ne les rend pas de facto durables »
En ce qui concerne les substituts protéiques aux produits animaux, le rapport juge qu’ils « sont prometteurs » mais estime que « la nouveauté ne les rend pas de facto durables ». Selon lui, « ils ne peuvent être évalués (et cela vaut aussi pour les nouvelles technologies), avant autorisation de commercialisation, à travers le seul prisme de la sécurité sanitaire : une étude d’impact et une analyse coûts-bénéfices complètes, associant le public, sont indispensables ». Il va plus loin en affirmant que « les substituts devront assumer pleinement leur composition et trouver leur public sans avoir besoin de plagier les produits animaux ».
Convaincre Bruxelles
Les élections au Parlement diront si les priorités du Pacte vert affichées en novembre 2019 par l’actuelle Commission sont toujours d’actualité en juin 2024. Le rapport conclut : « Il n’est pas sûr que le règlement annoncé sur les systèmes alimentaires durables voie le jour. Il ne serait pas simple, économiquement et socialement, pour la France de continuer à avancer seule. Les efforts de durabilité demandés aux producteurs français et européens seront d’autant plus difficiles que ces derniers seront confrontés à la concurrence d’importations non contraintes. Nous devrons donc convaincre à Bruxelles ».