la vérification
Phytos : s'oriente-t-on vers une interdiction des traitements viticoles par voie aérienne ?
Les traitements de la vigne par drone ou hélicoptère sont-ils en passe d'être interdits comme il se susurre dans le vignoble, ou est-ce une intox ?
Les traitements de la vigne par drone ou hélicoptère sont-ils en passe d'être interdits comme il se susurre dans le vignoble, ou est-ce une intox ?
Avec Agra Europe
C’est un bruit qui court dans le vignoble en cette période de vinifications. L’Union européenne, et plus exactement, sa commission ENVI (environnement, santé publique et sécurité alimentaire), s’apprêterait à interdire définitivement la pulvérisation de produits phytosanitaires par voie aérienne dans l’ensemble des pays européens.
Alors exit les drones ou les hélicos pour traiter les vignes en pentes ou zones inaccessibles ? C’est ce que craignent Drone Agribio, Vinseo et Safe. Dans un communiqué, ils alertent sur le fait que « le vote de la position qui semble faire consensus actuellement au sein de la commission ENVI sonnera la fin des possibilités que le drone offre à l’agriculture de précision, et à l’objectif de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires ». Mais cette rumeur est-elle fondée ?
Une position de départ qui autorise les dérogations
Dans le document de base législatif daté du 22 juin 2022 et disponible sur le site du Parlement européen, on peut lire que l’application aérienne « devrait faire l’objet d’une interdiction assortie de dérogations limitées accordées au cas par cas lorsqu’elle a des incidences négatives moindres sur la santé humaine et l’environnement que toute autre méthode d’application ou lorsqu’il n’existe pas d’autre méthode d’application viable ». Une position qui ouvre donc la porte à des dérogations.
Le travail ne reprendra qu’à l’automne 2024
D’où vient alors la menace d’une interdiction totale ? Il s’agit en fait de la position mise sur la table par la rapporteure du groupe des Verts, Sarah Wiener. Mais en réalité, ses positions n’auraient que très peu de chance d’être entérinées telles quelles. Les « amendements de compromis », négociés entre les différents groupes politiques, sont en effet en cours de discussion et devraient logiquement être plus consensuels, moins ambitieux en matière environnementale. La position commune devra ensuite être validée en séance plénière, une étape supplémentaire de modération, qui a en général tendance à lisser les propositions les plus radicales. Enfin, ce dossier ne devrait pas être réglé sous la mandature actuelle : le travail ne reprendra qu’à l’automne 2024. Il semble donc très prématuré de parler d’interdiction des traitements par drone.