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The Shift Project de Jean-Marc Jancovici lance ses travaux pour une « agriculture résiliente, bas carbone et prospère »

The Shift Project, le think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone dont le président est Jean-Marc Jancovici, lance ses travaux pour une "agriculture résiliente, bas carbone et prospère" avec à la clé la publication d'un rapport l'an prochain.

agriculture
© Costie Pruilh

" Comment produire assez de nourriture (en qualité et quantité), pour qui (juste la France ou le monde ?), avec moins d'émissions, moins d'énergie fossile (et donc moins de transports), plus de biodiversité, des sols préservés, et - très certainement - plus d'emplois ? C'est à cette vaste quadrature du cercle que s'attaque Le Shift Project, à la sauce PTEF. Premiers résultats dans un an !", annonce ce 26 septembre Jean-Marc Jancovici, fondateur de The Shift Project, sur linkedin.

Comment produire assez de nourriture, avec moins d'émissions, moins d'énergie fossile, plus de biodiversité, des sols préservés et plus d'emplois ?

L’agriculture va être au cœur de la réflexion menée par le think tank pendant les mois qui viennent. Un travail s'engage pour imaginer la transformation du système agricole français afin de répondre aux contraintes physiques qui le conditionnent, et instruire les enjeux socio-économiques que ces problématiques soulèvent.

Pour que la transformation de l’agriculture opère effectivement, avec efficacité et cohésion, le think tank estime qu’il semble « essentiel de permettre aux différents acteurs du secteur d’établir un dialogue constructif sur les transformations à mener, et de définir les conditions nécessaires pour l’opérer ». Le Shift pense pouvoir jouer un rôle pour :

  • alimenter la réflexion sur la nécessaire transformation de l’agriculture et de ses métiers,
  • animer un dialogue multi-acteurs pour réfléchir collectivement aux trajectoires possibles et la manière de les emprunter,
  • les aider à se mettre rapidement en ordre de bataille pour mener ces transformations urgentes et indispensables de façon concertée.


Quatre objectifs pour transformer l’agriculture française

Pour mener à bien ses travaux de réflexion, The Shift Project s’est fixé plusieurs objectifs.

1-  Evaluer les contraintes physiques actuelles et futures auxquelles est confronté le secteur agricole

Cette évaluation vise à présenter un chiffrage détaillé des contraintes physiques qui pèsent sur le système actuellement et à horizon 2050, et mettre en évidence les enjeux économiques, sociaux et politiques que supposent leur prise en compte, sur la base de la méthodologie du Plan de transformation de l’économie française (PTEF) du Shift.

Quelles contraintes physiques pèsent sur l'agriculture ?

Les paramètres structurants seront, concernant les « contraintes physiques » :

  • minimiser l’empreinte GES du système agricole (baisse des émissions et optimisation du stockage), pour atteindre les objectifs climatiques de la France,
  • obtenir un système résilient face aux changements climatiques et aux crises potentielles, en s’intéressant particulièrement aux enjeux énergétiques, biogéochimiques et de concurrence en matière d’usage des sols, afin que ce système soit compatible avec la transition de l’économie française dans son ensemble (bouclages énergétique, ressources et sur l’usage des sols)
  • préserver autant que possible la biodiversité agricole.

Quels enjeux économiques, sociaux et politiques pour l'agriculture ?

Et concernant les « implications économiques, sociales et politiques » :

  • documenter les enjeux que la transition agricole représentera en termes d’emploi et de formation (renouvellement de la population agricole et pérennité du secteur),
  • documenter la question des évolutions nécessaires pour assurer la viabilité économique de la transformation du secteur au niveau des fermes, mais aussi au niveau international.
  • documenter la capacité du secteur à répondre aux besoins en alimentation de la population (sécurité et souveraineté alimentaires) et au-delà,
  • documenter la manière de « reconnecter » les consommateurs à leur alimentation et à l’agriculture, et revaloriser l’image et les conditions de travail des agriculteurs ;
  • documenter la place de l’innovation technologique dans la transition du secteur, identifier le domaine de pertinence des différentes technologies.

 

2 - Établir un dialogue constructif avec et entre les acteurs du monde agricole

Afin d’apporter un cadrage objectif, le Shift entend associer un maximum de parties prenantes du secteur agricole afin de les consulter et leur permettre de participer à l’élaboration des constats, propositions et livrables. Seront ainsi impliqués les acteurs de la recherche (laboratoires, think tanks…), des membres des organismes professionnels (syndicats, coopératives, interprofessions…), de la formation (lycées agricoles, écoles d’agronomie, de restauration), des institutionnels (MASA, APCA) et de la société civile (organisation paysannes, associations environnementales, de consommateurs…).

 

3 - Proposer des trajectoires en faveur d’une agriculture décarbonée et résiliente

Le Think-tank de Marc Jancovici entend proposer une trajectoire vers une agriculture décarbonée et résiliente. Comment ? En s’attachant à proposer une vision systémique, plaçant les systèmes alimentaires et agroalimentaires dans un cadre physique « non négociable » (énergie, climat, biodiversité, eau), en présentant de manière distincte les options politiques qui se posent (souveraineté alimentaire, pérennité économique, santé…) en recherchant la résilience de ces systèmes et en portant une attention précise aux différents bouclages (énergie, biomasse, sols). Une attention particulière sera portée aux enjeux d’emploi et de formation des professionnels du secteur agricole, ainsi qu’à la place de l’innovation technologique dans ces transformations, précise The Shift Project

4 : Produire et porter des messages opérationnels et robustes

Il s’agira d’aboutir à des recommandations aussi concrètes que possible adressées à tous les acteurs pertinents, du niveau local au niveau européen. Pour parvenir à ces recommandations, le Shift souhaite mener la concertation des acteurs autour de deux sujets majeurs. Il explique : « D’abord, les contreparties qui leur sembleront nécessaires pour opérer leur propre transition, afin de rendre bien clair que le changement de modèle ne doit pas s’opérer au détriment des agriculteurs et qu’un accompagnement massif des acteurs et individus qui risqueraient d’« y perdre » est incontournable ». Avant de poursuivre : « Ensuite, chercher à identifier en priorité des « mesures sans regret », qui servent plusieurs trajectoires simultanément, et autour desquelles rassembler les acteurs afin qu’ils puissent porter des propositions communes ».

 

Un rapport attendu en novembre 2024

Le rapport final sera en effet publié le 7 novembre 2024 et un rapport intermédiaire sera livré le 6 juin 2024.

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