Sarah Singla défend l’agriculture de conservation des sols sur Arte
L’agricultrice aveyronnaise adepte du non labour et du couvert végétal témoigne dans Roots, nouvelle série-documentaire d’Arte créée par le journaliste Pierre Girard.
L’agricultrice aveyronnaise adepte du non labour et du couvert végétal témoigne dans Roots, nouvelle série-documentaire d’Arte créée par le journaliste Pierre Girard.
« L’agriculture naturelle ça n’existe pas » explique l’agriculture aveyronnaise Sarah Singla, et présidente de l’association La clé du sol, dans le deuxième épisode de Roots diffusé le mardi 9 août à 13h sur Arte. « De la terre-mère au sol vivant », tel est le nom de ce numéro de la série-documentaire en forme de tour d’Europe des paysans défenseurs de la terre, créée par le journaliste-scientifique Pierre Girard et diffusée depuis lundi 8 août sur la chaîne franco-allemande. La jeune céréalière, adepte du semis direct sous couvert végétal, trouve naturellement sa place au côté du maraîcher Benoît Le Baube (ferme de Cagnolle en Dordogne) dans cet épisode de 33 minutes francofrançais.
L'agriculture, une question de compromis
Pas de simplisme dans la série en cinq épisodes, le journaliste Pierre Girard tient à montrer qu’en agriculture, il est souvent question de compromis. Sarah Singla lui montre fièrement sa terre grumeleuse, fruit de plus de 40 ans de culture sans labour (son père a été un pionner de l’agriculture de conservation des sols), mais souligne ainsi que pour garder ses sols fertiles elle a besoin d’appliquer du glyphosate sur son couvert végétal. « En agriculture de conservation des sols on ne peut pas se passer pour l’instant de cet herbicide, car à l’heure actuelle on n’a pas de solution aussi efficace », explique-t-elle dans Roots.
On ne vas pas désherber 100 hectares à la main
« On ne va pas désherber 100 hectares à la main ! » lâche-t-elle. A l’heure où la guerre en Ukraine, l’agricultrice défend ses rendements plus élevés que la moyenne : « le premier métier de l’agriculture est de produire, la production reprend toute sa place », commente-t-elle.
Voir l’épisode de Roots sur la conservation des sols
Dans le même épisode le maraîcher Benoît Le Baube de la ferme de Cagnolle montre de son côté comment il enrichit ses sols avec des déchets verts, et un couvert végétal. Lui aussi ne pratique pas le labour, il n’utilise aucun désherbant chimique mais en revanche applique des bâches en plastique pour le paillage.
Une solution discutée par le journaliste. N’y a-t-il pas un risque de contamination des sols ? « Je préfère avoir un peu de microplastiques dans les sols qu’utiliser des désherbants chimiques ou faire du travail du sol. Les compromis sur les pesticides, c’est non ! », estime-t-il pour sa part.
« Il n’y a pas de solution idéale même en agriculture », commente le journaliste Pierre Girard en voix off, « l’agriculture est une histoire d’arbitrage », poursuit-il. « De nombreuses pratiques agricoles sont capables de garder le sol en vie », indique-t-il en conclusion soulignant aussi que « la vie des sols en bonne santé est une question politique ».
ROOTS sur ARTE : Et si l'#agriculture pouvait aussi sauver l'#environnement et le #climat ?
— Pierre Girard (@artepierre) August 8, 2022
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Série-documentaire en cinq épisodes
Diffusée cette semaine chaque jour à 13h, la série Roots comprend quatre autres épisodes sur : la désertification des sols (en Allemagne et en Andalousie), le bétail « un mal ou un bien pour le climat ? », biodiversité, saveur et résilience (avec le viticulteur alsacien Mathieu Deiss qui pratique la complantation), la culture du carbone (avec Félix Noblia, au Pays basque, qui utilise un système de pâturage tournant et Fabrice Desjours qui a créé un jardin-forêt en Bourgogne).
Les deux premiers épisodes ont plutôt été bien accueillis par la profession agricole sur les réseaux sociaux.