Règlement des conflits
Résoudre les différends agricoles par la médiation
Les conflits peuvent naître dans les entreprises, les organisations, chez les particuliers. Pour les problématiques agricoles, il est possible de trouver des solutions par la voie de la médiation.
Les conflits peuvent naître dans les entreprises, les organisations, chez les particuliers. Pour les problématiques agricoles, il est possible de trouver des solutions par la voie de la médiation.
Désamorcer les conflits, c’est le rôle de la médiation. Dans le domaine agricole, les sujets de discorde ne manquent pas et vont même aller grandissant prévoit Lionel Manteau, ancien avocat au barreau de Compiègne, aujourd’hui conciliateur. Dans l’Action agricole picarde, il assure que « la véritable difficulté à laquelle sera confronté de plus en plus le monde agricole, ce ne sera pas la question des prix mais celle liée à l’environnement ». Pour lui, « les sources de conflits iront crescendo sur cette question ».
Entre monde agricole et « société », la liste de sujets conflictuels est vaste. « Ferme des mille vaches, projets de méthanisation, projets d’extension d’élevages de porcs, de poules, de vaches, haies arrachées mettant en péril la biodiversité, chant des coqs le matin irritant le voisinage, odeurs des vaches… La liste est longue comme le bras », observe le journal départemental.
Le nombre de conflits augmente et avec eux le dénigrement à l’encontre du monde agricole que l’on appelle aujourd’hui « agribashing ». D’où le besoin d’un médiateur, à ne pas confondre avec un conciliateur. « Le médiateur est celui qui ne traite que la partie relationnelle d’un conflit et accompagne les parties concernées pour qu’elles trouvent leurs propres solutions alors que le conciliateur propose des solutions amiables entre les parties, en s’appuyant sur des outils techniques et juridiques », explique Ludovic Leplat, président du centre de médiation professionnels des Hauts de France, dans l’Action agricole picarde. « C’est un travail de clarification que nous menons avec la personne pour qu’elle reconsidère ses certitudes et reformule la situation vécue, » ajoute Ludovic Leplat. L’important est de renouer le dialogue et de recréer du lien.
Cyril Hervois, notaire et médiateur, témoigne aussi dans l’article écrit par Florence Guilhem. « Dans une médiation, il ne faut pas avoir d’à priori et savoir s’oublier pour faire écho aux difficultés des personnes », analyse-t-il. Pour lui, les sujets purement agricoles peuvent concerner notamment les baux où la transmission d’entreprises agricoles. Mais la problématique agricole est transversale. « Elle touche à la fois les biens, la transmission, les successions, la famille, l’affect ». Son rôle est d’accompagner pour que l'intéressé trouve lui-même la solution. « En aucun cas, on ne porte la personne », précise-t-il.
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