Quels sont les principaux critères d'évaluation des variétés de salade de plein champ ?
Les critères d’évaluation des salades de plein champ sont nombreux, comme en témoigne Maxence Desmul, responsable des essais variétaux de la Serail. L’homogénéité et le volume sont déterminants.
Les critères d’évaluation des salades de plein champ sont nombreux, comme en témoigne Maxence Desmul, responsable des essais variétaux de la Serail. L’homogénéité et le volume sont déterminants.
Depuis sa création, la station Serail a fait de l’observation variétale salade un de ses axes principaux d’expérimentation. « La région Rhône-Alpes est la première région de production de salades de plein champ et l’apparition régulière de nouvelles races de Bremia justifie l’évaluation annuelle des variétés et nouvelles obtentions proposées par les semenciers », commente Maxence Desmul, responsable des essais variétaux de la Serail. L’expérimentateur évalue différentes typologies de salades : laitue pommée, batavia, feuilles de chêne sur quatre créneaux de production de plein champ et deux créneaux sous abri. « Deux sites d’implantation par créneau dans des parcelles de producteurs permettent également d’observer le comportement des variétés dans des contextes pédoclimatiques parfois très différents, comme les sols sableux du nord de l’Ain ou les sols limoneux plus lourds de l’Est lyonnais », précise-t-il.
La résistance à la fusariose à ne pas négliger
En plein champ, le premier créneau précoce (planté début mars) permet de voir le comportement des variétés sous bâche où la vigueur et la tolérance Bremia sont indispensables. Trois autres périodes de plantation (printemps, été, automne) donnent également lieu à essais et observations. « L’important est d’avoir la bonne variété dans le bon créneau. Ces observations donnent lieu à des préconisations où les trois-quarts des variétés changent d’une période de plantation à l’autre », fait remarquer le spécialiste. Outre la résistance Bremia, annoncée par les obtenteurs, l’homogénéité et le volume sont les deux premiers critères observés par Maxence Desmul lorsqu’il évalue un essai qui peut compter 45 à 50 variétés. La présentation de la salade (« pas trop envolée, découpe de la feuille, couleur ») entre rapidement dans son appréciation. « Ce sont beaucoup de critères subjectifs mais qui sont souvent pris en compte par les producteurs selon leur débouché commercial », témoigne-t-il. L’organisation du cœur, ouvert ou fermé, sa « garniture » et « l’effet de boule » peuvent être rapidement rédhibitoires pour une variété. Vient le moment de la coupe, où un dessous semi-conique facilite la récolte. Puis l’évaluation de la sensibilité, ou non, aux pourritures, le taux de parage puis le poids final. « La prise en main de la salade permet également de jauger la souplesse du produit et la fragilité des côtes qui facilite le conditionnement en colis et le bon maintien de la salade à la vente », note l’observateur averti. Le développement de l’axe qui préfigure des risques de montaison et la vigilance concernant des nécroses de feuilles externes ou dans le cœur achèvent la liste des critères estimés par le spécialiste. Face au développement de la fusariose dans certaines parcelles rhônalpines, Maxence Desmul estime que la résistance à cette maladie est un critère à ne pas négliger et qui est pris en compte dans ses évaluations. Les observations de salades de plein champ réalisées par la Serail donnent lieu à la parution de « synthèses de plateforme » par créneau de production. Les préconisations pour les productions sous abris sont réalisées en collaboration avec l’Aprel et le Grab.
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