Aller au contenu principal

Prédation des ovins : trop de patous et une fausse embellie dans les Pyrénées

Les éleveurs ovins continuent leurs combats contre les multiples prédateurs qui guettent leurs troupeaux. Actions politiques et rencontres sur le terrain s’enchaînent pour montrer l’ampleur des dégâts aux pouvoirs publics.

Dans les Pyrénées, certains bergers refusent de réaliser les constats de prédation de l'ours, faussement ainsi les chiffres utilisés par les pouvoirs publics.
Dans les Pyrénées, certains bergers refusent de réaliser les constats de prédation de l'ours, faussement ainsi les chiffres utilisés par les pouvoirs publics.
© B. Morel

Le 5 août dernier, les moutons de Champagny en Vanoise (Savoie) ont vu des visiteurs inattendus sur leur alpage. La Fédération nationale ovine a en effet convié le préfet coordonnateur du plan national loup ainsi que des élus locaux et des représentants de la Draf à venir constater les problématiques des chiens de protection. « Les pouvoirs publics ont pu voir de leurs propres yeux l’effet d’un vététiste traversant à vive allure un troupeau, ainsi que la réaction des chiens face à des randonneurs ne connaissant pas la bonne conduite à adopter », souligne Claude Font, en charge du dossier prédation à la FNO. Près de 90 accidents entre usagers de la montagne et chiens de protection ont été recensés depuis le début de l’année. « Face à une meute de loups, les éleveurs mettent en place des meutes de chiens, reprend l’éleveur syndicaliste. Seulement, une fois descendu de l’alpage, les problèmes peuvent continuer avec le voisinage de l’exploitation. » De plus, la réglementation française n’autorise pas un particulier à posséder plus de neuf chiens de conduite et de protection. En effet, au-delà de ce chiffre il s’agit d’un « élevage » et est donc soumis à déclaration. La FNO milite également pour faire évoluer la reconnaissance des pertes indirectes suite à une attaque de loup. « Il y a de la perte de génétique, des pertes en fertilité, en productivité et aussi la perte de temps de travail de l’éleveur et du berger qui sont autant de données chiffrables », argumente Claude Font.

Du côté des Pyrénées, la saison a été marquée par de nombreuses attaques d’ours induisant des dérochements allant de 10 à 50 bêtes. De nombreux bergers se sont sentis menacés lors de rencontres impromptues avec le prédateur. « Nous alertons sans cesse les pouvoirs publics de ce problème de sécurité, mais nous n’avons toujours pas été entendus », se récrie Franck Watts, éleveur en Ariège. Les chiffres officiels semblent aller dans le bon sens, avec une diminution du nombre de brebis prédatées. « Il n’en est rien, affirme-t-il. La différence avec l’an passé, c’est que les bergers ne touchent plus de primes de dérangement lorsqu’ils font un constat de prédation. De fait, si les groupements pastoraux n’ont pas trouvé d’accord avec leur employé, celui-ci ne se déplace plus. De nombreuses pertes n’ont ainsi pas été comptabilisées. »

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre