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Prairies permanentes : « Pas de solutions pour le moment », estime Marc Fesneau

Le système de calcul des surfaces en prairies permanentes interroge le ministre de l’Agriculture qui y voit peut-être une solution pour éviter que les contraintes s’amplifient pour les éleveurs.

La Normandie et les Pays-de-la-Loire sont passés en régime d’interdiction de retournement des prairies permanentes et le Grand-Est et la Bretagne en régime ...
La Normandie et les Pays-de-la-Loire sont passés en régime d’interdiction de retournement des prairies permanentes et le Grand-Est et la Bretagne en régime d’autorisation.
© A. LECERF / Cniel

« Je n’ai pas la solution pour le moment mais je constate la situation d’impasse pour un certain nombre de territoires », indique Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture interrogé par Réussir Lait le 7 décembre sur le cadre européen relatif au retournement de prairies permanentes alors que la Normandie et les Pays-de-la-Loire sont passés en régime d’interdiction et le Grand-Est et la Bretagne en régime d’autorisation.

Pas de ratio national

« Il y a peut-être un problème de dénombrement surfacique des prairies permanentes. C’est plutôt sur leur quantification qu’il faut essaye de faire quelque chose », estime-t-il ajoutant « Une prairie qu’elle soit déclarée à la PAC ou pas reste une prairie non ?  » L’idée sous-jacente semble de faire entrer un plus grand nombre de surfaces dans le calcul des surfaces en prairies permanentes.

La veille Arnaud Rousseau, président de la FNSEA avait douché les espoirs de certains : « Il n’y aura pas de ratio national » pour calculer les seuils de retournement de prairies permanentes à ne pas dépasser. « Est-ce que les surfaces prises en compte sont bonnes ? Je suis réservé », lâche-t-il.

Réimplanter mais pour quoi faire ?

Outre les seuils et le calcul des surfaces, la réimplantation des prairies retournées interroge alors que le cheptel français diminue. « Imaginez un boulanger qui veut arrêter la pâtisserie, et qu’on lui dise non tu dois continuer ? Quel autre secteur vit ça ? », s’agace Sylvain Delye, président FDSEA Orne alors que la Normandie va devoir réimplanter près de 13 000 hectares en prairies permanentes.

« Quand l’élevage de ruminants recule, les prairies reculent, constate plein de bon sens, Marc Fesneau. Avec autant de choses qui bougent, nous ne pouvons pas avoir des règles qui ne sont pas agiles. J’entends les engagements pris en 2015 sur le maintien des prairies. Je me retrouve huit ans plus tard confronté à la dure réalité : comment on fait, quand et qui paye quoi ? »

Le saviez-vous ?

Chaque année est calculé, pour chaque région, un ratio Surface des prairies permanentes sur Surface agricole utile et son évolution par rapport au ratio de référence 2018.

Si l’écart du ratio annuel avec le ratio de référence 2018 est compris entre 2 et 5 %, un système d’autorisation se met en place. Un agriculteur qui souhaite convertir une ou plusieurs prairies permanentes en un autre couvert, doit obtenir une autorisation individuelle de conversion d’auprès de l’administration, s’il veut conserver l’intégralité de ses aides PAC.

Si l’écart du ratio annuel avec le ratio de référence 2018 est supérieur à 5 %, la région passe en régime d’interdiction. Les agriculteurs ne doivent plus convertir de prairies permanentes. Et il y aura une obligation de réimplantation de prairies permanentes pour les agriculteurs les ayant retournées

Ce ratio est suivi dans le cadre de la conditionnalité de la PAC (BCAE 1) sur le maintien des prairies permanentes.

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