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Un élevage de multiplication de cochettes sous le signe du bien-être

Dans la Sarthe, Jérôme Froger a totalement transformé son élevage pour en faire un atelier de multiplication de cochettes PIC de 290 truies naisseur-engraisseur. Les bâtiments et les équipements ont été conçus pour favoriser le bien-être animal.

Jérôme Froger avec Amandine Lebeurre, la responsable de l'élevage. «La clé de la réussite d'une conduite en totale liberté des truies allaitantes est une conduite de l'ambiance des salles en deux zones. La température doit toujours être plus élevée que celle de la salle.
Jérôme Froger avec Amandine Lebeurre, la responsable de l'élevage. «La clé de la réussite d'une conduite en totale liberté des truies allaitantes est une conduite de l'ambiance des salles en deux zones. La température doit toujours être plus élevée que celle de la salle.
© D. Poilvet

C’est un bel ensemble de 290 truies naisseur-engraisseur que Jérôme Froger et son frère Justin, de la Scea Froger à Thorigné sur Dué dans la Sarthe, ont construit en 2020. À l’origine, l’élevage était constitué d’un bloc naissage de 300 truies datant de 2005. La construction de 1 000 places de post-sevrage, de 2 000 places d’engraissement et le passage à un statut de multiplicateur ont été l’occasion de repenser toute la chaîne de production et de faire évoluer les équipements en tenant compte des nouvelles attentes sociétales.

« Nous avons cherché à introduire plus de bien-être animal à tous les stades de production », explique Jérôme Froger. Par ailleurs, l’élevage a été complètement dépeuplé, nettoyé et désinfecté, avant d’être repeuplé de cochettes Large-White danoise PIC à haut statut sanitaire.

Des cases de 6,3 m2 en maternité

Dans le bloc naissage, la verraterie-gestante étant déjà fonctionnelle et aux normes bien-être avec des groupes de six à huit truies en bat-flanc, les éleveurs se sont concentrés sur la rénovation complète de la maternité organisée en deux salles de 36 places pour une conduite en sept bandes. La surface des cases a été portée à 6,30 m2, avec un sol mixte plastique + fonte, un nid à porcelet dont le sol est chauffé à l’eau chaude et une alimentation liquide des truies par le système Spotmix de Schauer.

 

 
Les bat-flanc des cases maternité sont ouverts en permanence dès l'arrivé des truies jusqu'au sevrage.
Les bat-flanc des cases maternité sont ouverts en permanence dès l'arrivé des truies jusqu'au sevrage. © D. Poilvet

 

Les bat-flanc des anciennes cases ont été conservés. « Elles sont désormais en position ouverte en permanence de l’entrée des truies dans la maternité jusqu’au sevrage », explique Amandine Lebeurre, la responsable de l’élevage. Après quelques essais sur les premières bandes, la conduite d’élevage est désormais bien rodée. « La clé de la réussite est une conduite de l’ambiance des salles en deux zones, avec une température élevée dans les nids de 32 °C, voire 33-34 °C en été, et une température ambiante dans la salle comprise entre 22 °C à la mise bas et 20 °C ensuite. En été, il ne faut pas hésiter à augmenter la température du nid pour qu’elle soit toujours supérieure à celle de la salle », détaille-t-elle. Pour contenir les pics de chaleur estivaux, des brumisateurs ont été installés. 

 

 
En post-sevrage, les porcelets disposent d'un nid sur un sol plein chauffé.
En post-sevrage, les porcelets disposent d'un nid sur un sol plein chauffé. © D. Poilvet

 

Les soins apportés aux porcelets sont réalisés à l’extérieur des salles. « Un environnement calme et spacieux facilite le travail et les truies ne s’énervent pas. » Aucun vaccin n’est réalisé en maternité. « Les truies sont particulièrement calmes. Nous réformons systématiquement celles qui présentent de l’agressivité. » Par ailleurs, le fait d’être en liberté facilite les mises bas, selon Amandine. « Nous n’intervenons quasiment pas. Les mises bas de nuit ne posent pas de problème. Je peux consacrer la plupart du temps à la surveillance des porcelets pour qu’ils trouvent rapidement le nid et les tétines », détaille-t-elle.

Raclage et salles lumineuses en engraissement

La stratégie de confort et de bien-être animal s’applique aussi en post-sevrage, où les porcelets disposent d’un nid sur un sol plein chauffé. Comme en maternité, l’alimentation est gérée par le Spotmix. « Il permet de moduler le taux de dilution de la soupe, pour favoriser les croissances et la transition à la soupe de l’engraissement », affirme Jérôme Froger. Les deux salles de 500 places sont équipées de racleurs à plat, « une option qui apporte un plus important en termes d’hygiène et de qualité d’ambiance ». Les six salles d’engraissement sont également équipées de racleurs. Mais ceux-ci permettent une séparation de phase.

 

 
Les engraissements bénéficient d'un bandeau lumineux dont la surface équivaut à 3% de celle du sol.
Les engraissements bénéficient d'un bandeau lumineux dont la surface équivaut à 3% de celle du sol. © D. Poilvet

 

La fraction solide est dirigée vers une plate-forme de compostage exploitée par les deux frères, pour être ensuite exportée. Les salles disposent également d’un bandeau lumineux en fond de salle. « Sa surface correspond à 3 % de la surface de la salle, une norme que nous appliquons déjà dans nos bâtiments volaille. » L’engraissement est prolongé par un double quai d’embarquement composé de deux salles de 120 places, également équipées de racleurs à plat. « Cette conception nous permet de gérer simultanément les départs des porcs charcutiers et des cochettes destinées à la reproduction. »

Fiche élevage

SCEA Froger dans la Sarthe

290 truies naisseur-engraisseur
Multiplication cochettes PIC X54
Conduite en 7 bandes, sevrage à 28 jours
Groupement : Maine porcs
Aliment : Nouri’vrai (société issue de la fusion entre Aliments Richard et de Huttepain Bouix)
Faf partielle en engraissement (maïs humide + complémentaires)

Un premier multiplicateur de la cochette danoise PIC en France

 

 
Lionel Puechberty, PIC France. «La X54 est destinée aux producteurs qui considèrent la productivité comme un critère majeur de rentabilité.»
Lionel Puechberty, PIC France. «La X54 est destinée aux producteurs qui considèrent la productivité comme un critère majeur de rentabilité.» © D. Poilvet
La SCEA Froger est le premier multiplicateur français à produire des PIC X54, une truie parentale deux voies issue d’un Landrace et d’un Large-White danois. La production de cette nouvelle truie est la résultante d’un partenariat conclut entre PIC et un sélectionneur danois de 1 250 truies qui a quitté le schéma de sélection Danbred en 2017. « Nous avons depuis augmenté les populations Large-White et Landrace à 4 500 animaux en 2021, répartis dans les principaux pays producteurs européens et en Amérique du Nord », précise Lionel Puechberty, le directeur de PIC France. « Ces deux lignées hyperprolifiques sont désormais intégrées dans le programme global de PIC. » PIC destine la X54 aux producteurs « qui considèrent la productivité comme un critère majeur de rentabilité, et qui ont les conditions d’élevage, de conduite et d’alimentation adaptées pour obtenir ce potentiel supérieur ».

 

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