Le Grand Ouest s’oriente vers l’AOP
Des jeunes administrateurs de groupements se sont prononcés pour la création d’une association d’organisations de producteurs dans l’Ouest de la France.
Des jeunes administrateurs de groupements se sont prononcés pour la création d’une association d’organisations de producteurs dans l’Ouest de la France.
Durant le premier semestre de l’année, un comité de pilotage composé de jeunes administrateurs des groupements de l’Ouest de la France a planché sur le projet d’association d’organisations de producteurs (AOP). Leur conclusion est sans équivoque : "il faut le faire !" Pour eux, trois objectifs doivent être atteints : "redonner un vrai pouvoir commercial aux éleveurs, faire valoir la qualité en simplifiant les signes officiels de qualité, et donner envie aux jeunes de s’investir dans le métier d’éleveur de porcs". À cela s’ajoute la nécessité d’inscrire la production porcine dans la réforme annuelle de la politique agricole commune (PAC), "ce qui permettrait d’élaborer des plans opérationnels assortis de moyens financiers", souligne Michel Bloc’h, le président de l’Union des groupements de producteurs de Bretagne (UGPVB). Le projet rédigé par le groupe de travail a été soumis aux présidents des groupements le 28 août pour validation. L’UGPVB a reçu mandat pour engager des discussions avec la Commission européenne et le ministère de l’Agriculture en vue de l’obtention d’une reconnaissance.
Témoignages : David Louzaouen, administrateur Porc Armor Évolution
« Mettre en place des stratégies communes »
« L’AOP doit être une structure qui permettra à tous les groupements d’échanger entre eux, quel que soit le sujet. Elle devra surtout leur permettre de mettre en place des stratégies communes de commerce à des périodes difficiles de l’année : vente des porcs au MPB, exportations en vif… Les OP doivent démontrer qu’elles sont capables de s’organiser pour l’intérêt collectif. Cependant, chaque groupement doit continuer à proposer des solutions propres sur le terrain auprès de leurs adhérents, y compris concernant les débouchés. L’émulation, source de progrès, doit se maintenir entre eux. Dans le groupe de travail mis en place pour définir le projet AOP, nous avons réussi à trouver un terrain d’entente entre les éleveurs provenant des différents groupements. Nous nous connaissons presque tous depuis notre passage aux JA. Nous n’avons pas vécu les conflits passés qui ont dégradé les relations entre les groupements. Il était donc plus facile pour nous de mettre de côté les clivages traditionnels, et de réfléchir ensemble à la construction de cette AOP dans l’intérêt de tous. »
David Riou, administrateur Evel’Up
« Notre avenir passe par une organisation collective »
« Il est primordial que l’AOP se fasse et que la jeune génération prenne ce dossier à bras-le-corps. Depuis quelques années les éleveurs sont bousculés par les abattoirs : retards d’enlèvement, différence de prix avec l’Allemagne… La faute en revient essentiellement à la dispersion de l’offre. Notre avenir passe par une meilleure organisation collective. Nous devons mettre en place une organisation nous permettant d’avancer de front face aux abattoirs. Des jeunes provenant de différents horizons ont discuté de ce sujet sans tabou, en faisant abstraction de l’histoire des groupements. Nous devons dépasser les clivages traditionnels. »