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« La mondialisation répond aux attentes des consommateurs »

Sébastien Abis © Club Demeter
Sébastien Abis
© Club Demeter

Dans une chronique publiée par le journal l’Opinion, le 31 mars, le chercheur en relations internationales Sébastien Abis souligne qu’il est encore trop tôt pour « s’aventurer sur […] le processus de démondialisation que certains annoncent déjà ». Il rappelle qu’il « n’est pas possible de produire de tout partout et de le faire dans des conditions équivalentes ». Par ailleurs, « le consommateur moyen, où qu’il soit sur le globe, réclame de la quantité, de la qualité et de la diversité pour remplir son assiette ». Si cette géopolitique de l’alimentation étire les chaînes de valeur et engendre des dépendances, elle répond aussi aux attentes des consommateurs qui veulent « consommer si possible de tout, tout le temps et sans dépenser davantage ». Pour cela, 10 % des productions agricoles sont échangées mondialement (1 800 milliards de dollars sur un total de 20 000 milliards). Les deux tiers des exportations sont réalisés par vingt pays. Les échanges de céréales, de produits laitiers, de viandes et de poisson ont triplé depuis le début des années 2000. L’Union européenne est à la fois le premier exportateur et le premier importateur de produits alimentaires dans le monde.

Continuer à raisonner global

Cependant, Sébastien Abis rappelle les paroles du président de la République Emmanuel Macron, formulées le 12 mars, selon lesquelles « l’alimentation, au même titre que la santé, ne saurait être déléguée à d’autres ». Dans ce contexte, ce n’est pas le Covid-19 qui risque de faire dérailler l’alimentation mondiale, mais le nationalisme, la fermeture des frontières et les restrictions à l’exportation qu’il pourrait entraîner. « La crise du Covid-19 sonne comme un puissant rappel prospectif. L’histoire nous enseigne que des sociétés se sont effondrées quand les insécurités sanitaires et/ou alimentaires ont été trop grandes pour que les pouvoirs politiques puissent y faire face. Le futur proche comme lointain n’augure rien de très différent. À la fois sur ces risques et sur la nécessité de continuer à raisonner global pour les contrer ou les atténuer, » conclut-il.

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Sébastien Abis est chercheur associé à l’institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Il est aussi directeur du Club Demeter, une association regroupant 65 entreprises agroalimentaires autour de réflexions sur les enjeux mondiaux.

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