Des bactéries destructrices d’odeurs des lisiers de porcs
Une étude chinoise publiée fin 2021 met en évidence l’efficacité de certaines souches de micro-organismes sur la production d’odeurs par les lisiers de porcs. Du fait de la complexité de composition des odeurs générées par les effluents, l’équipe de chercheurs a étudié l’association de plusieurs bactéries en vue d’obtenir l’efficacité la plus élevée possible sur un total de cinq composés odorants dont l’ammoniac et l’hydrogène sulfuré. À l’issue de plusieurs essais, Bacillus licheniformis et Paracoccus denitrificans sont apparues comme celles permettant de réduire de plus de 80 % l’ammoniac et d’hydrogène sulfuré émis par des lisiers porcins. Concernant les autres composés volatils, Saccharomyces cerevisiae permettrait quant à elle, de les réduire de près de 30 %. Les associations de bactéries ont été mises au contact de l’effluent soit par simple mélange soit par pulvérisation de surface ; le mélange apparaissait comme moins efficace de 10 % par rapport à la pulvérisation en surface du lisier du fait de la solubilité des gaz dans le cas de la pulvérisation. La combinaison des deux approches (mélange + pulvérisation) pourrait permettre d’avoir un effet permanent sur la production continue de composés odorants des effluents porcins.
Côté biblio
The odor release regularity of livestock and poultry manure and the screening of deodorizing strains. Ma H., Li F., Niyitanga E., Chai X., Wang S., Liu Y. Microorganisms 2021,9,2488 - https://doi.org/
10.3390/microorganisms9122488
Avis : Nadine Guingand, Ifip-Institut du porc
Une piste pour désodoriser les lisiers
« Beaucoup de produits de désodorisation présents sur le marché de l’élevage de porc contiennent des micro-organismes. Cependant, dans bon nombre de cas, les bactéries ne sont pas clairement identifiées dans la composition de ces produits. Cette étude est une des rares publiées à tester des combinaisons de bactéries dans une optique de désodorisation et en affichant les souches étudiées. C’est un progrès notable dans la recherche sur de nouvelles méthodes de lutte contre les nuisances olfactives que peuvent générer nos bâtiments d’élevage. Néanmoins, les résultats de cette étude ne permettent pas encore de dégager une voie d’administration de cette combinaison de micro-organismes qui permettent une lutte en continu sur la production d’odeurs par les lisiers stockés sous les animaux. La question du prix de cette voie de réduction reste entière. »