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Boîtiers connectés : gadgets ou outils pour les élevages de porcs ?

À la station expérimentale de l’Ifip à Romillé, deux boîtiers connectés mesurent la qualité de l’air dans l’ambiance d’une porcherie d’engraissement. L’Ifip vous en dit plus sur leur réel intérêt.

Certaines entreprises commercialisent aujourd’hui des boîtiers de gestion de l’air techniquement facilement implantables dans les élevages, sous réserve d’une connexion internet correcte.

Ils peuvent représenter un nouvel outil de gestion de la qualité de l’air dans les bâtiments. Selon les modèles, ils sont équipés de capteurs d’ammoniac (NH3), d’hydrogène sulfuré (H2S), de méthane (CH4). Ils peuvent aussi mesurer les concentrations en particules de différentes tailles, soit en nombre, soit en masse. Enfin, ils enregistrent la température et l’hygrométrie ambiante mais aussi la luminosité. Certains sont équipés de caméras qui permettent de suivre l’activité des animaux.

Faciles à installer et à utiliser

Présentés sous la forme d’une boîte en matière plastique de 30 à 50 cm de large, ils se fixent sur la paroi de la salle où l’on souhaite mettre en œuvre un suivi après les avoir branchés sur le secteur à l’aide d’une simple prise. Certains modèles regroupent l’ensemble des capteurs. D’autres ont une partie des capteurs qui sont déportés (ammoniac et particules par exemple - photo) ce qui offre une plus grande liberté de positionnement pour le suivi.

Lors de l’achat ou de la location du matériel, un accès à une plateforme de collecte des données sur le web est fourni à l’utilisateur. Pour communiquer avec la plateforme, les boîtiers utilisent les technologies Six Fox ou LoRaWAN, technologies bas débit qui s’appuient sur une fréquence disponible mondialement sans licence. Après une première connexion pour la création du compte avec identifiant et mot de passe, il est alors très simple de visionner les données collectées en instantané, mais aussi pour visualiser l’historique. Certaines marques proposent des applications qui peuvent s’installer sur téléphone ou sur tablette. Elles permettent une plus grande souplesse dans l’utilisation de ces boîtiers avec un contrôle à distance.

Un tableau de bord de la qualité de l’air à disposition

Les données mesurées en instantané sont présentées sous la forme d’un tableau de bord qui permet à l’utilisateur d’avoir, sur une seule page web, l’ensemble des résultats pour chacun des boîtiers connectés à la plateforme. Selon les marques, le tableau bord présente la valeur instantanée par paramètre, positionnée par rapport à un mini/maxi ou la cinétique du paramètre depuis le début de la période de suivi. La présentation du tableau de bord est personnalisable en fonction des besoins de l’utilisateur.

Dans le cas de boîtiers installés dans plusieurs salles, le suivi d’un paramètre peut alors être visionné sur un même graphique en vue de comparer les valeurs et leurs cinétiques. La vue d’ensemble du tableau de bord peut alors servir de support pour la mise en place de correctifs en vue de maintenir ou d’améliorer la qualité de l’air dans les bâtiments suivis.

Des alertes en temps réel

Des boîtiers sont équipés de caméra, que certains qualifient de « 3e œil de l’éleveur ». L’intégration de l’intelligence artificielle dans le traitement des données vidéo permet de déterminer la posture des animaux (debout/couché), le niveau d’activité (amplitude des déplacements) ainsi que les zones occupées (auge, abreuvoir…). Ces différents paramètres pourraient être utilisés comme indicateur de modification de comportements des animaux illustrant l’apparition de pathologies ou de cannibalisme par exemple. Ces boîtiers peuvent aussi être programmés en vue de générer des alertes en cas de dépassements de valeurs seuils, fixées par l’utilisateur, sur un ou plusieurs paramètres. Averti par SMS, mail ou par une alerte sur l’application dédiée, l’utilisateur peut alors rapidement agir dans la ou les salles concernées.

Privilégier une utilisation nomade

L’utilisateur devra débourser environ 2 000 euros pour l’achat d’un boîtier auquel pourrait s’ajouter l’abonnement 4G pour l’accès à la plateforme. La mise à jour des logiciels et la calibration des capteurs sont incluses dans ce prix. Ces boîtiers ont déjà fait leurs apparitions dans des étables, des écuries et des poulaillers. Si, pour l’élevage avicole ou bovin, un seul boîtier peut être utilisable pour un bâtiment, leur généralisation dans toutes les salles d’un élevage porcin semble peu probable. Un boîtier « nomade » acquis par l’éleveur ou par son support technique et naviguant entre les salles en fonction des besoins semble être une alternative raisonnable. Avec un boîtier par salle positionné entre 1,50 et 2 m au-dessus du sol hors de portée des animaux, les paramètres mesurés donnent une image globale qui ne représente pas l’exposition des animaux d’une part et la potentielle hétérogénéité au sein de la salle suivie d’autre part. Selon les paramètres mesurés, la précision des capteurs embarqués est variable. Des écarts ont été observés, principalement sur les concentrations en gaz. Le développement d’indicateurs synthétiques intégrant les paramètres de qualité de l’air et le comportement des animaux pourrait représenter une voie future d’application de ces boîtiers.

Des boîtiers à la carte

Les boîtiers peuvent être conçus à la carte pour répondre aux besoins des utilisateurs. En plus des paramètres physiques et environnementaux de la qualité de l’air, d’autres capteurs sont disponibles pour un suivi élargi allant du comportement des animaux jusqu’à la consommation d’eau et d’énergie.

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