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Perspectives de prix du porc : Vers une hausse notable des cours en 2019

En 2019, la production porcine européenne devrait se stabiliser, alors qu’en France elle augmenterait à nouveau. Une consommation intérieure baissière dans l’UE à 28 et une forte demande des pays tiers devraient tirer le prix du porc à la hausse.

En 2019, la moyenne du prix du porc classe SE en France devrait être supérieure de 16% à celle de 2018. © D. Poilvet
En 2019, la moyenne du prix du porc classe SE en France devrait être supérieure de 16% à celle de 2018.
© D. Poilvet

Le prix du porc à la production devrait rebondir cette année dans l’ensemble de l’Europe, par rapport à son niveau de 2018. L’offre européenne se stabiliserait alors que la demande en provenance des marchés tiers pourrait remonter d’environ 23 %. Cette tension entre offre et demande sur le marché européen tirerait le cours du porc en Europe. La moyenne du prix du porc classe SE en France devrait être supérieure de 16 % à celle de 2018. La hausse serait particulièrement marquée au deuxième trimestre (+ 22,5 %), par rapport à des cours bas et stagnant à la même époque l’an dernier. Ces prévisions sont issues de l’analyse des marchés mondiaux de l’Ifip, complétée par les avis d’experts européens.

L’offre de l’UE se stabilise en 2019

En 2019, les prévisions de production diffusées par Eurostat font état d’une augmentation de la production européenne. Au regard des résultats de l’enquête cheptel réalisée en novembre 2018 dans chaque État membre, les experts européens ont révisé ces estimations. L’offre européenne devrait se stabiliser à son niveau de 2018 malgré des tendances de productions contrastées selon les pays.

L’offre en Espagne et en France devrait progresser de respectivement 5 et 1,8 % en un an. En fin d’année 2018, d’après les statistiques nationales, les effectifs porcins dans ces deux pays étaient en hausse. En revanche, des reculs de production de 1 à 5 % sur l’ensemble de l’année sont attendus en Allemagne, comme aux Pays-Bas ou en Pologne. Ces trois pays sont affectés par de fortes chutes du cheptel porcin, et en particulier des truies. L’Allemagne et les Pays-Bas font face à une réglementation de plus en plus stricte en matière de bien-être animal et d’environnement. Les producteurs doivent alors réaliser d’importants investissements. En Allemagne, les naisseurs ont connu des difficultés financières au cours de l’année 2018. Ces nouvelles contraintes accélèrent ainsi le recul du nombre de porcs. En Pologne, la chute des effectifs porcins et de la production est en partie causée par l’épidémie de fièvre porcine africaine qui touche le pays depuis 2014. Par ailleurs, les producteurs polonais sont de plus en plus tournés vers l’importation de porcelets danois, ce qui accentue la chute du nombre de truies. Enfin, la tendance est à la stabilité pour la production porcine au Danemark, au Royaume-Uni et en Italie.

Retour de la demande chinoise

Affectée par l’épidémie de fièvre porcine africaine, la production porcine chinoise s’écroule. Pour faire face à ce déficit, la Chine repartira aux achats de manière conséquente. Les exportateurs européens répondront en partie à cette demande. Ainsi, l’Ifip estime que l’export vers les pays tiers pourrait augmenter de 23 % en un an.

D’après les données douanières portant sur les deux premiers mois de l’année 2019, les importations chinoises ont atteint les 401 200 tonnes, tous produits confondus. Elles sont en hausse de 3,5 %, par rapport à 2018. La Chine a importé moins d’abats (- 11 700 tonnes) que de viandes (+ 13 600 tonnes). Ces volumes supplémentaires de viandes sont en totalité constitués de pièces avec os. Ces éléments confirment le manque d’offre en viande de porc, déficit qui pourrait s’accentuer au fil des prochains mois. L’épidémie fait rage sur l’ensemble du territoire et entraîne une perte massive du cheptel porcin. Le nombre de truie a chuté de 21 % en mars 2019 par rapport à mars 2018. Ce recul des effectifs porcins ne permet pas une reconstitution suffisante des stocks nationaux, et devrait se poursuivre.

Une hausse plus marquée au second semestre

En résumé, le raffermissement de la demande, dans un contexte de stabilité de l’offre européenne fera progresser le prix du porc à la production. En France, le prix moyen classe SE s’établirait à 1,58 €/kg en 2019. La hausse serait de 22 centimes, soit 16 % en un an. La montée du prix devrait être graduelle au fil des mois, avec une hausse plus marquée au second semestre. En Allemagne, elle serait du même ordre, alors qu’en Espagne le cours du porc devrait progresser de 11,5 %. Le Danemark et le Pays-Bas sont plus optimistes avec des hausses allant de 25 à 33 % en un an.

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