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Pauline Pradier, vigneronne : « je veux montrer que mon métier est trop cool ! »

C’est l’histoire d’une vigneronne présente sur Instagram. A 31 ans, Pauline Pradier partage sa passion pour son métier à travers des photos et des vidéos prises et tournées dans ses vignes et ses chais. Fin 2022, elle a aussi remporté l’élection de Miss agricole et sera pendant un an porte-drapeau pour toute la filière. 2023, année médiatique pour la jeune femme. La question des réseaux ne se pose plus. Ils font partie de sa vie professionnelle.

Pauline Pradier, vigneronne dans le Gard : « Pour moi, il ne peut pas y avoir de travail sans passion. »
© DR

La passion de la viticulture remonte à son enfance et lui a été transmise par son père, vigneron à Saint-Nazaire dans le Gard. Michel Pradier a pris sa retraite mais Pauline a repris le flambeau. A 31 ans, c’est elle qui est aujourd’hui aux commandes du Domaine de Vallaurie. 60 ha de vignes, cépages blanc et rouge, en cave particulière.

Depuis son installation, il y a 8 ans, elle a converti les cépages blancs en bio. La commercialisation est réalisée pour partie en vrac et pour partie en bouteilles. Si elle est là aujourd’hui, c’est grâce à son père, dont elle parle avec émotion. « J’étais contente qu’il ne fasse pas la différence entre ce qu’on peut apprendre à une fille et à un garçon », observe-t-elle. Pouvoir bénéficier des « épaules de parents » est une chance dont elle a pu profiter, elle en est consciente et reconnaissante. Les enseignements familiaux lui ont permis d’apprendre son métier. Sa jeunesse et sa féminité lui permettent d’y ajouter sa touche personnelle. Elle réalise désormais ses propres cuvées, selon sa sensibilité.
 

Elue Miss France agricole 2023

Elle marque aussi son appartenance à la nouvelle génération en étant présente sur les réseaux sociaux. La jeune femme a poussé le jeu jusqu’à faire partie des 132 candidates au concours de Miss France agricole 2023… Et elle a gagné ! Aux côtés de Tony Rondeau, éleveur de 21 ans en Loire-Atlantique élu Mister agricole, elle sera cette année l’ambassadrice du monde agricole. Un titre dont elle est fière et qui a ravi aussi celui qui a permis à sa fille de devenir vigneronne. Malgré son emploi du temps chargé depuis son élection, elle a accepté de nous parler de son rôle de communicante sur les réseaux sociaux. Entretien.
 

Pourquoi êtes-vous sur les réseaux sociaux ?

Pauline Pradier – « Pour montrer qu’on peut arriver à être totalement polyvalente sur une exploitation. Pour partager mon quotidien. Pour avoir des avis aussi quelquefois. Par exemple, il m’arrive de montrer des étiquettes et de faire voter les internautes. Je veux montrer tout ce que je sais faire. Je poste aussi quelques photos de ma vie privée, souvent en lien avec la nourriture. »
 

Sur quels réseaux êtes-vous et pensez-vous que cette présence a contribué à votre élection ?

P. P. – « Je suis présente sur Instagram avec des stories et des réels. Le fait d’avoir ce compte a évidemment contribué à mon élection. Je suis aussi un peu sur Facebook. »

« Je veux montrer qu'on peut arriver à être totalement polyvalente sur une exploitation »


Les réseaux sociaux sont-ils désormais indissociables de votre métier ?

P. P. – « Oui, c’est sûr à 100 %. Cela m’aide notamment pour la vente. Les cavistes peuvent voir comment je travaille, ils entendent ma voix, ils voient mon sérieux. Mes posts montrent les travaux en fonction des saisons : les vendanges, l’embouteillage… En 2022, j’ai suivi l’évolution de la végétation pendant 2 mois. J’ai pris des photos des feuilles de vigne. Je veux montrer qu’il y a de la passion, que c’est " trop cool mon métier ". »

 

Combien avez-vous d’abonnés et quelle est votre meilleure audience ?

P. P. – « Mes 2 comptes sur Facebook doivent totaliser 10 000 vues. Sur Instagram, ma meilleure audience, c’est la photo de Noël 2022, après mon élection. Ca a fait 28 000 vues et 1600 like. Cette année, en étant Miss, toute l’année je vais gagner des " followers " ».
 

Y a-t-il un post dont vous êtes particulièrement fière depuis que vous êtes sur Instagram ?

P. P. – « Je suis sur Insta depuis 4 – 5 ans. Quand je me suis installée, ce n’était pas à la mode. Le post dont je suis la plus fière, c’est ma première photo avec mes parents, sur mon nouveau compte. C’était le 18 août 2022. Sans eux, je ne serais rien. Je leur dois tout. »

« Tout le monde y est, c’est juste logique »

Un post qui vous a amusée ?

P. P. – « Un réel où je suis dans le tracteur, posté récemment. Je porte une casquette et j’explique que pour moi, il ne peut pas y avoir de travail sans passion. »

 


Avez-vous beaucoup de commentaires ?

P. P. – « Il y a des commentaires dont je préfère ne pas parler. Sinon, j’ai plus de like que de commentaires et peu de commentaires négatifs. »
 

N’avez-vous pas peur parfois de vous exposer ?

P. P. – « Pas du tout. Je sais ce que je mets sur les réseaux. Quand je poste, c’est que je me suis dit que je pouvais poster. Je suis libre de mes choix. Je sais ce que je fais et je connais les limites. Par exemple, pleurer sur Instagram, ça ne marche pas. Et sur Instagram, on a aussi la possibilité de supprimer les contenus, même si je ne l’ai encore jamais fait. »

« Je suis libre de mes choix. Je sais ce que je fais. »

Avez-vous un modèle sur les réseaux sociaux ?

P. P. – « Il y a des comptes que j’aime bien comme Gueuleton, une chaîne de bons vivants sur Instagram. Mais je n’ai pas de modèle. »


Y a-t-il des choses qui vous énervent sur les réseaux ?

P. P. – « Non, pas vraiment. Mais je ne clique pas sur tout le monde. Je reste un peu dans ma bulle. »


Avez-vous eu un déclic pour vous lancer ?

P. P. – « Non. Tout le monde y est. C’est juste logique. »


Combien de temps passez-vous sur les réseaux sociaux ?

P. P. – « Plus on poste, plus on fait partager un message. Instagram, c’est un algorithme. Mais il faut de la patience. C’est long pour faire quelque chose de bien. C’est beaucoup d’investissement et un énorme travail. Je fais des stories tous les jours. Je poste plus de photos que de vidéos mais je fais aussi quelques montages vidéo. Je réponds à des commentaires. J’y passe 2 à 3 h par jour mais c’est mon métier avant tout. »

 

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