Inra
Un détecteur de chaleur en test chez un éleveur laitier
Dans le cadre du SIA, l'Inra avait aménagé son stand autour de l'agriculture du futur, pour présenter des travaux innovants.

Les petits ruminants aussi peuvent bénéficier de l'élevage de précision. Une équipe Inra de Montpellier présentait un détecteur automatisé des chaleurs, baptisé « détecteur alpha ». Un éleveur bio du bassin de Roquefort l'a testé l'an dernier pour suivre l'effet bélier sur son troupeau. Ce détecteur est constitué d'un harnais muni d'un boîtier et d'un lecteur de puce électronique. On le pose sur le bélier. Lorsque celui-ci chevauche une femelle, le lecteur lit la puce de celle-ci et les données sont enregistrées. Cela permet de connaître les brebis qui se laissent approcher par le mâle, donc celles qui sont en chaleur.
Jusqu'ici, la détection reposait sur l'observation visuelle de l'éleveur, ou éventuellement de marques laissées par un bélier, mais ces méthodes restaient imprécises. Cette technologie est le fruit d'un partenariat entre l'Inra, SupAgro et une entreprise du Gard, Wallace, spécialisée dans l'électronique. C'est une utilisation originale de l'identification. Mais ce qui est lu n'est pas au niveau de l'oreille, les chercheurs ont placé d'autres puces au niveau de la croupe.
Le boîtier a une autonomie de trois semaines et le relevé du contenu des détecteurs peut se faire à distance, jusqu'à 300 mètres. L'étude a montré que l'activité a surtout lieu la nuit. Si le système est couplé à une trieuse automatique, on pourrait séparer les brebis en chaleur des autres. Une des utilisations serait de faire de l'insémination artificielle chez des éleveurs en agriculture biologique, ou repérer les brebis qui ne sont pas pleines et qui reviennent donc en chaleur dans les troupeaux qui sont en insémination artificielle. L'échographie serait alors plus rapide puisqu'on saurait si une brebis est pleine en seulement 17 jours, le temps d'un cycle. Le travail serait simplifié.
Des expérimentations ont été menées au Merle en Provence-Alpes-Côte-d'Azur sur cette thématique avant de la reproduire chez un éleveur de l'Aveyron. Ce dispositif est breveté par l'Inra et SupAgro.