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Trois stratégies pour baisser les charges de mécanisation

Ces trois éleveurs maintiennent les frais de mécanisation à moins de 1,7 euros par kilo de carcasse par le recours à la Cuma, la copropriété ou l’entreprise.

« Des charges annuelles fixes avec la Cuma »

« Depuis 2013, presque la totalité de notre matériel est en Cuma, Nous savons où nous allons, avec une charge annuelle quasiment fixe, ce qui est rassurant. Cela nous permet aussi de ne pas prendre seuls les décisions d’achats, d’avoir du matériel performant et moins de travaux d’entretien. Aujourd’hui, nous avons trois tracteurs en propriété, de 70 à 120 cv, et un plus puissant de 150 cv en Cuma. Le matériel de Cuma est entretenu en équipe. Cela permet de mettre en commun nos connaissances de mécano et de réduire le coût. Toujours pour alléger nos charges de mécanisation, nous avons réduit la surface de culture d’une trentaine d’hectares. Nous voulons maintenant réduire le troupeau bovin pour avoir moins de stocks à récolter et plus de surface à pâturer pour les brebis. »

« Je suis peu équipé et délègue les gros travaux »

« Je n’ai qu’un seul tracteur en propriété et peu de matériel. Je délègue au maximum en faisant appel à une entreprise pour le travail du sol, le semis, le curage des bâtiments ou l’épandage du fumier. Il n’y a que pour la récolte du foin que j’ai mon propre matériel de façon à assurer la qualité du fourrage. Je ne cultive que 8 à 10 ha de céréales par an et j’ai simplifié les itinéraires techniques en supprimant les labours. Je suis en bio et n’apporte ni engrais ni phytosanitaires. J’implante les prairies temporaires pour quatre ans et je ne les déchaume pas. Quand j’achète du matériel, je privilégie la robustesse dans l’optique de les faire durer. Tant que le coût d’entretien n’est pas trop élevé, je ne renouvelle pas le matériel. Je n’assure que l’entretien régulier. Les réparations sont déléguées au mécanicien. Je n’ai ni le temps ni la compétence pour en faire plus, mais le coût reste tout à fait acceptable. »

« Une part du matériel en copropriété »

« J’ai mon matériel pour le déchaumage, le labour, le semis, les traitements, le fanage et le pressage. Par contre, l’enrubanneuse et la moissonneuse sont en copropriété avec des voisins. Je suis adhérent à une Cuma pour le matériel de fauche, d’épandage du fumier et du gyrobroyage. Les charges de mécanisation représentent un budget non négligeable sur mon exploitation, de l’ordre de 200 euros par hectare, dont la moitié en amortissement. Ma stratégie concernant l’investissement matériel évolue. Il y a deux ans, j’aurais sans doute joué moins collectif. Mais les mauvais résultats des grandes cultures ces deux dernières campagnes me donnent une autre vision… »

Témoignages issus de la plaquette Maîtriser les charges de mécanisation en élevage ovin viande à télécharger sur idele.fr.

La mécanisation coûte 2,2 euros par kilo de carcasse

Les systèmes ovins viande sont réputés peu gourmands en investissements. Pourtant, à 2,2 €/kg de carcasse, la mécanisation est devenue, après le travail des exploitants, le premier poste du coût de production des élevages du réseau Inosys du grand Ouest. L’Institut de l’élevage a analysé les charges de mécanisation de 34 élevages et a observé une très forte variabilité en fonction du niveau d’intensification. En effet, le parc de tracteurs varie de 70 à 470 chevaux par unité de main-d’œuvre en comptant les machines en propriété, en copropriété, en Cuma, voire en location, soit de 0,9 à 6,4 cv/ha de SAU. L’utilisation de ce parc est également très variable : de 300 à 1 800 heures/UMO et de 1,9 à 18,4 heures/ha !

De 5 à 15 heures de traction par hectare

Les systèmes intensifs, avec plus de stocks à récolter et à distribuer, font davantage tourner les tracteurs : 12,2 heures/ha SAU pour les élevages à plus d’1,8 UGB/ha SFP, contre 8,5 heures pour ceux à moins de 1,1 UGB/ha SFP. Mais compte tenu des différences de productivité, les charges de mécanisation des intensifs sont moins élevées quand on les rapporte aux kilos de carcasse produits.

Pour un même niveau de chargement, on peut observer des écarts conséquents en matière de recours à la traction. Par exemple pour un chargement de l’ordre d’1,2 UGB/ha, le recours à la traction varie de 4 à 17 heures/ha. De même, on peut observer des écarts importants pour un même niveau de productivité pondérale par hectare. Ainsi, parmi les spécialisés, certains mobilisent à peine plus de 5 heures de traction/ha pour produire de l’ordre de 200 kg de carcasse d’agneau/ha de SFPO, alors que d’autres en mobilisent plus de 15.

Des stratégies pour maîtriser les coûts

Parmi les principales stratégies mises en place par les éleveurs pour maîtriser leurs charges de mécanisation, l’achat du matériel en CUMA, le vieillissement du matériel et la délégation des travaux sont les plus citées. Puis on trouve le renouvellement régulier du matériel, pour limiter les coûts d’entretien, avant des éléments de conduite technique, comme le développement du pâturage ou la simplification des itinéraires culturaux.

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