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Pourquoi et comment réformer ses brebis allaitantes

Le taux de réforme, variable d'une exploitation à l'autre, a un impact économique, technique et environnemental. C’est ce que le projet Accordéon propose d’étudier.

Ozvan Hervé, ingénieur à ROM Sélection
Ozvan Hervé, ingénieur à ROM Sélection © DR
La longévité des brebis allaitantes est en baisse. En l’espace de dix ans, elle est passée de cinq ans et demi à cinq ans en race Noire du Velay. Le projet Accordéon, porté par la station expérimentale Fedatest, en Haute-Loire, a pour objectif principal d’« analyser les caractéristiques des carrières de brebis pour optimiser la rentabilité et la durabilité des élevages ovins ». « Deux axes structurent le projet, explique Ozvan Hervé, ingénieur à l'organisme de sélection des races ovines des massifs (OS Rom). Le premier est un observatoire des causes de sortie des brebis. Le second est une modélisation technico-économique de la longévité fonctionnelle en élevage, modulée à travers le taux de réforme du troupeau. » Trois races sont impliquées dans ces travaux : la blanche du Massif central, la Noire du Velay et la Grivette.

Les mamelles, première cause de réforme

​​​​​​​Treize troupeaux ont été suivis dans le cadre du premier axe. Dans cet échantillon, les problèmes liés aux mamelles constituent la première cause de réforme, représentant presque un tiers des cas. Les difficultés liées à la reproduction, l’âge et la productivité expliquent la majorité des autres sorties. Par ailleurs, le taux de réforme varie considérablement d’une exploitation à l’autre ce qui se traduit par des pyramides des âges très différentes. Pourtant, malgré ces disparités, la productivité des exploitations suivies est similaire. Le second axe du projet Accordéon cherche justement à comprendre l’impact du taux de réforme sur les résultats d’exploitation via une modélisation.

Plus d'agneaux vendus avec peu de réforme

​​​​​​La modélisation repose sur un élevage type. Les résultats techniques, économiques et environnementaux de cette exploitation sont calculés en faisant varier le taux de réforme grâce à l’outil de simulation Ostral, développé par Marc Benoît, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Theix, dans le Puy-de-Dôme. La marge brute par brebis est légèrement plus élevée lorsque le taux de réforme est faible. En effet, bien que les brebis produisent légèrement moins d’agneaux, leur consommation de concentrés est moindre par rapport aux agnelles de renouvellement et un nombre plus élevé d’agneaux peut être vendu (en agnelles de reproductions par exemple). Le résultat courant est donc un peu meilleur avec un taux de réforme faible. L’énergie consommée et la quantité de CO2 émise sont également moins importantes car les animaux en croissance non productifs (agnelles de renouvellement) sont moins nombreux. « Cependant, diminuer son taux de réforme ne reste intéressant que si l’éleveur parvient à maintenir productives ses brebis les plus âgées », avertit Ozvan Hervé. Ces observations peuvent permettre aux éleveurs de mieux choisir leur taux de renouvellement en fonction de leurs objectifs et de leur exploitation.

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