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Sommet de l'élevage
Mouton Texel : visite virtuelle d’un élevage

A l’occasion du Sommet de l’élevage 2023, le groupe Réussir part à la découverte du mouton Texel à La Chapelaude. C'est dans l'Allier que nous vous emmenons visiter l'élevage de Matthieu Labergerie, passionné de cette race ovine docile, rustique et produisant de la viande de qualité.


Installation hors cadre familial en ovins Texel pour Matthieu Labergerie

Matthieu Labergerie est éleveur de moutons Texel à La Chapelaude, dans l’Allier, sur une zone de polyculture élevage. Installé depuis 2015 sur 72 hectares, il compte 380 brebis, en race Texel principalement. Une race ovine qui passe les trois quarts de l’année dehors (« je rentre les brebis 2 à 3 semaines avant l’agnelage et les ressors 2 à 3 semaines après », confie l’éleveur) ce qui lui a permis une installation hors cadre familial « assez légère ». Au niveau matériel, l’éleveur de moutons possède un tracteur et du matériel de fenaison, d’enrubannage et de semis en copropriété avec un voisin et son beau-frère.

La Texel : c’est une race jolie, maniable, et très docile

A la reprise l’exploitation est en élevage bovin, le jeune éleveur, bascule en ovins. « J’étais bercé dans le mouton depuis tout petit. Mon grand-père avait des moutons et mon père en a gardé un peu. Et puis l’avantage du mouton, c’est que cela permet une installation assez rapide avec un rapide retour sur investissement », témoigne Matthieu Labergerie. Il opte pour la race Texel : « c’est une race qui me plaît bien, elle est jolie, maniable, et très docile », poursuit-il. Une race de mouton assez prolifique aussi avec un taux de prolificité de 1.8 en moyenne sur l’exploitation agricole de La Chapelaude. Elle s’adapte de plus bien à tous les climats et tous types de terrains.


Les ovins Texel ont de bonnes capacités bouchères

« La race Texel est assez bouchère, avec une viande de qualité pas très grasse et un rendement carcasse à 53% ce qui est déjà pas mal », se félicite l’éleveur ovin. L’agriculture commercialise près de 40 béliers par an pour la reproduction, quelques agnelles également en reproduction et le reste, des agneaux de 3-4 mois à un poids de 40 kilos, à un « marchand privé » qui fournit la grande distribution.

On a beaucoup de demandes d'éleveurs pour faire des croisements et améliorer la qualité bouchère des troupeaux ovins

L’objectif de Matthieu Labergerie est de vendre de plus en plus d’animaux « en reproducteurs ». « On a beaucoup de demandes d’éleveurs du coin mais aussi à l’export pour faire des croisements et améliorer la qualité bouchère des troupeaux ovins », explique l’éleveur.

Pour l’heure l’éleveur compte deux périodes d’agnelages : en décembre avec les croisés pour faire des agneaux à Pâques et une autre en mars avec les races pures pour que les agneaux profitent de l’herbe de printemps. Matthieu Labergerie nourrit ses moutons en foin et enrubannage à volonté tout l’hiver et « une partie de l’été suivant la sécheresse ». « Les brebis sont complémentées avant et après la lactation », précise-t-il.

Le mouton Texel est arrivé par hasard en France

« Le mouton Texel est arrivé par hasard en France », rappelle Jean-Marie Gaujour, président de l’Organisme de sélection (OS) Texel. « Des éleveurs du Nord et des Ardennes qui avaient besoin de génétique bovine sont partis en Hollande chercher des vaches laitières. Arrivés là-bas ils ont vu cette île de Tessel avec des moutons blancs qui avaient l'air magnifique. Dans le camion, il y avait encore un peu de place, et donc ils ont pris quelques moutons. Et puis à chaque fois qu'ils allaient rechercher un reproducteur ils sont revenus avec des moutons et c'est comme ça que les Texel sont arrivés en France », raconte-t-il.

Un effectif de 250 000 moutons Texel en France

La sélection de la race Texel avec contrôle de performance existe depuis une cinquantaine d'années. 5600 brebis sont aujourd’hui en contrôle de performance sur un effectif de 250 000 moutons Texel en France. « L’effectif est déjà lourd, c'est une race importante en France » souligne le président de l’OS Texel.

Texel, une race très douce facile à mener qui n’a pas l’instinct grégaire

« C’est une race très douce facile à mener qui n’a pas l'instinct grégaire. Elle peut s'associer à l'élevage de bovins. Elle est très laitière et valorise vraiment l'herbe. Et puis c'est surtout une race très intelligente dans sa reproduction parce qu’elle a une ovulation qui n'arrive que quand les jours décroissent c'est-à-dire qu’elle ne peut ovuler autrement qu'à l'automne et ce qui fait que le bélier fait ses offices à l'automne pour que l'agneau arrive au printemps quand l'herbe est la plus riche », résume Jean-Marie Gaujour. « La race Texel ne peut pas être désaisonnalisée mais ça veut dire aussi que c'est vraiment une race de plein air », poursuit-il.


Le mouton Texel : une race ovine bouchère et prolifique

La race ovine Texel est une race bouchère « puisque 80% des agneaux Texel sont classés U et puis le reste est classé soit E, pour les meilleurs avec quelques R », avance le président de l’OS Texel. « Mais attention c'est aussi une race prolifique avec 1,8 agneau en moyenne par brebis et des cheptels où la prolificité atteint 2,10 » poursuit-il.  « Nous avons des brebis qui élèvent deux agneaux correctement sans aide avec l'herbe de printemps ce qui valorise vraiment nos régions herbagères ».

Voir tous nos articles sur la race Texel

Quel schéma de sélection pour la race ovine Texel ?

Pour les 5500 brebis en contrôle de performance, des pesées des agneaux sont effectuées à 30 jours et 70 jours pour mesurer la valeur laitière de la mère. Pour la voie mâle, les mâles issus des meilleures brebis de la race qui obtiennent des performances suffisantes s’en vont en contrôle de performance à Verdilly. « Là arrivent 150 180 mâles de toute la France et ils sont évalués avec une alimentation qui est identique sur le gras, l'épaisseur de viande sur le dos et et leur performance gains de poids », explique Jean-Marie Gaujour. Une soixantaine de mâles d’élite sont sélectionnés chaque année parmi lesquels 6 mâles sont orientés vers le centre d’insémination artificielle.

 La race Texel ne peut pas être désaisonnalisée mais ça veut dire aussi que c'est vraiment une race de plein air 

Le mouton Texel : un mouton rentable

« Comme c’est une brebis intelligente qui vêle seulement quand l'herbe pousse et à ce moment-là l'herbe forte du printemps aide la production laitière et aussi les agneaux à se nourrir, la race Texel est rentable. On peut l’élever sans trop d’intrants et sans importation massive de protéines. Cette race valorise vraiment l'herbe et la protéine de l'herbe », souligne le président de l’OS. Les moutons Texel peuvent d’adapter en altitude, leurs carcasses lourdes pouvant toutefois les gêner sur des reliefs trop escarpés.

La génétique française du mouton Texel s’exporte

La génétique française de la race Texel s’exporte vers les pays frontaliers et quelques pays de l’Est commencent à s’y intéresser. « Quelques moutons sont même allés jusqu'en Thaïlande ! Et on exporte un peu de semences en Amérique du Sud », souligne Jean-Marie Gaujour.

 

Rédaction Réussir

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