Les principes de base pour une bonne circulation des animaux
Pour concevoir un parc de contention, il est important de prendre en compte le comportement naturel des brebis. Un parc bien pensé permettra une circulation fluide des animaux allégeant ainsi la charge de travail de l’éleveur.
Pour concevoir un parc de contention, il est important de prendre en compte le comportement naturel des brebis. Un parc bien pensé permettra une circulation fluide des animaux allégeant ainsi la charge de travail de l’éleveur.



L’objectif d’un parc de contention est de faciliter l’avancée des animaux, de leur plein gré et sans interruption. Pour y parvenir, il faut provoquer le réflexe « mouton de Panurge ». Ainsi l’éleveur peut rester à son poste de travail en attendant les brebis avancent calmement jusqu’à lui. Pour une circulation fluide des animaux, cinq conditions doivent donc être respectées.
Canaliser la vision des brebis
Il est important que les brebis ne puissent pas voir en dehors du parc de contention afin de canaliser leur vision et qu’elles restent concentrées sur ce qu’il se passe devant elles. Pour cela, il faut que les parois des couloirs soient pleines (des barrières ajourées en bois par exemple ne suffisent pas). Il ne faut pas non plus qu’elles puissent passer la tête par-dessus les parois qui doivent donc faire au moins 90 centimètres.
Aménager un angle d’accès
Afin d’éviter que les brebis ne tournent devant l’entrée il faut aménager des angles d’accès. Ils doivent former une sorte de demi-entonnoir devant l’entrée. Dans un parc bien conçu, les portes guillotines à l’entrée du couloir ne sont pas nécessaires.
Empêcher les brebis de reculer
Afin que la circulation soit fluide et pour ne pas avoir besoin d’aller constamment chercher les brebis récalcitrantes, il faut empêcher les brebis de reculer. Afin de les empêcher d’aller en arrière, il faut positionner des anti-reculs à des endroits stratégiques sur le couloir ou tous les trois mètres en l’absence d’équipement (cornadis, bascule…). Le premier anti-recul doit se situer à 70 cm de l’entrée du couloir afin de ne pas dissuader les brebis de s’engager dans le couloir.
Interdire le demi-tour
Une fois engagés dans les couloirs les moutons ne doivent pas pouvoir faire demi-tour. Sinon, elles risquent de vouloir retourner en arrière à la vue de l’éleveur, rendant alors la tâche de l’éleveur bien plus difficile. Pour éviter ces demi-tours, il faut limiter la largeur du couloir à 45 centimètres pour les brebis et 32 centimètres pour les agneaux.
Placer une brebis en appel
Lors de la réalisation d’une intervention, il peut être utile de bloquer une brebis au cornadis. Cette brebis provoquera le phénomène « du mouton de Panurge » et fera avancer les brebis suivantes.
Organiser les six surfaces d’un parc de contention (avec schema)
Il faut bien penser à intégrer toute sa surface dans la conception d’un parc. La première surface est l’air d’attente, c’est l’aire ou les animaux sont stockés avant d’accéder au camembert. Cette surface n’est pas obligatoire mais permet de stocker des animaux supplémentaires. Elles peuvent être spécifiques au parc, il faut alors compter 1,5 à 2 brebis par mètre carré. Elle doit pouvoir contenir au moins le lot le plus important au mieux toutes les brebis à manipuler dans la journée. Des bâtiments mitoyens peuvent aussi faire office d’air d’attente.
Deuxième surface importante, le camembert. C’est un système qui permet de faire des parts en fonction de la taille du lot. Une aiguille oriente les animaux vers les ateliers et une autre sert à les comprimer pour mieux les canaliser vers le couloir. Un rayon de 3 à 3,5 mètres permet d’avoir une bonne résistance à la poussée et des aiguilles faciles à manipuler. On peut aussi utiliser le système d’entonnoir ou de cornue. Le système de camembert étant celui qui permet la meilleure fluidité mais qui demande aussi la plus grande superficie.
Le couloir quant à lui est une surface qui permet le passage des animaux. Il doit être aveugle et avoir une longueur minimum de 8 mètres et une largeur de 45 cm maximum avec une hauteur de 90 cm. L’aire de travail de l’éleveur doit lui être réservée. Elle doit être aménagée pour qu’il puisse travailler confortablement sans avoir à se plier en deux. Il faut prévoir au moins deux aires de réception. Leurs contenances doivent être au moins égales à celle du camembert (donc compter 1,5 brebis au mètre carré). Des bâtiments ou des surfaces clôturées peuvent être aussi utilisés. Il est utile d’y prévoir un point d’eau surtout en cas de manipulation entraînant de longues attentes. L’air de retour est une aire de communication entre aire de réception et camembert ou entonnoir. Elle permet la réalisation d’une autre intervention. Elle peut être utilisée comme aire d’attente ou de réception.
En savoir plus
Manipulation et interventions en élevage ovin et caprin
Édition Educagri - 231 pages - 23 euros
Les fiches de l’Institut de l’élevage sur les parcs de contention sur www.idele.fr
Les raisons possibles d’une mauvaise circulation
Un parc de contention même bien pensé peut apporter son lot de galères. Certains lots sont plus têtus que d’autres et donc plus difficiles à faire avancer et à manipuler. Certaines interventions longues peuvent entraîner une circulation plus saccadée ce qui empêche d’avoir un flux de circulation. Enfin, certaines brebis ont une bonne mémoire. Après une baignade par exemple, la circulation est beaucoup moins fluide.
Mise en garde
Le comportement de l’éleveur peut gêner la circulation
Le comportement de l’éleveur peut aussi être responsable de la mauvaise circulation du troupeau. Pour ne pas contrarier la bonne circulation des animaux, il ne faut pas se pencher sans cesse sur le couloir (les brebis identifient l’opérateur comme un obstacle), faires des vas et viens le long du couloir (les brebis reculent alors systématiquement), laisser le chien sur l’aire de travail (la peur modifie le réflexe mouton de Panurge).