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La sélection laitière pertinente dans tous les milieux

Le programme iSAGE a montré que la sélection des ovins laitiers en France était bien adaptée aux différents systèmes de production.

Le projet iSAGE - Innovation for Sustainable Sheep and Goat production in Europe - s’intéresse à la durabilité globale et à la capacité d’innovation des secteurs ovin et caprin en Europe. Le but est d’améliorer l’efficacité et la rentabilité des élevages de petits ruminants. Un des axes d’iSAGE porte sur les choix en matière génétique. Quels types d’animaux pour des systèmes durables ? Comment prendre en compte l’enjeu climatique ? Les choix des objectifs de sélection sont-ils adaptés pour la diversité des milieux ?

Pour aborder cette question, la première étape a été de définir une typologie des élevages ovins lait pour les races Lacaune et Manech tête rousse à partir des données issues du système d’information SIEOL pour les campagnes 2012 à 2015 (production laitière, génétique, alimentation…). Les élevages ont ainsi été répartis en groupes selon des caractéristiques communes pour permettre l’étude des interactions entre le génotype et le milieu.

Quatre milieux à Roquefort et trois en Pyrénées-Atlantiques

Pour le rayon de Roquefort, quatre groupes ont été identifiés. Ils se distinguent principalement par la localisation de l’exploitation, la date de début de traite, les taux, les quantités de concentrés distribuées ou encore les charges d’alimentation…

Chacun des quatre groupes est essentiellement défini par une zone géographique particulière (Lévézou, Causses Sud, Rougiers et Ségala) dont les systèmes d’élevage sont contrastés.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les trois groupes identifiés se distinguent par la production laitière, la durée de traite, les taux butyreux et protéique. Les variables technico-économiques telles que les charges d’alimentation ou les marges sur coût alimentaire ne sont pas différentes entre les groupes.

Le premier groupe se caractérise par un nombre de brebis présentes à la mise bas plus important ainsi que des taux en première lactation relativement hauts. Les exploitations du deuxième groupe ont en général le plus faible nombre de brebis présentes à la mise bas et la plus faible production laitière. Enfin, le troisième groupe rassemble les élevages pour lesquels la production laitière est la plus importante.

Les meilleurs béliers sont les mêmes dans tous les milieux

L’étude des interactions génotype - milieu a porté sur la comparaison conjointe des niveaux génétiques des animaux et des milieux définis précédemment dans chacune des races pour les caractères de production : quantité de lait, taux butyreux et taux protéique.

De manière générale, les corrélations génétiques entre les caractères exprimés dans les différents groupes sont comprises entre 0,9 et 1, ce qui indique qu’il y a peu ou pas d’effets de reclassements entre les différents milieux pour les caractères étudiés : les meilleurs béliers sont donc les mêmes quel que soit le milieu de production.

La sélection telle que pratiquée actuellement en races Lacaune et Manech tête rousse est donc pertinente et adaptée à la diversité des systèmes d’élevages.

On observe cependant un léger effet d’échelle selon les milieux ou caractères étudiés que l’on appréhende avec les différences de niveaux d’héritabilité estimés en fonction des milieux. Par exemple, l’héritabilité du TB en Lacaune varie entre 0,40 (Rougiers-Ségala) et 0,46 (Lévézou) selon le milieu dans lequel on se place. Il s’agit désormais de poursuivre les analyses afin de comprendre l’origine de ces effets dans un souci d’amélioration continue des schémas de sélection ovin laitier.

Qu’est-ce qu’une interaction génotype-milieu ?

On parle d’interaction génotype-milieu quand la valeur génétique des individus dépend du milieu de production. On peut ainsi distinguer trois cas illustrés dans la figure ci-dessous. Soit la valeur génétique des individus est la même quel que soit le milieu et il n’y a pas d’interactions. Soit la valeur génétique des individus varie selon le milieu mais le classement des individus/reproducteurs reste toujours le même. On parle alors d’effet d’échelle. Enfin, on parle d’effet de reclassement quand la valeur génétique et le classement des individus diffèrent d’un milieu de production à l’autre.

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