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Benoît Bernigaud, à Vaudebarrier en Saône-et-Loire
“Je perpétue la tradition familiale de la sélection”

Pour l’instant aide-familial, Benoît va intégrer le Gaec familial puis reprendre l’exploitation en poursuivant la sélection de Mouton charollais.

© E. Nigay

Depuis mon enfance, je n’envisage pas d’autre métier que celui d’agriculteur. Naturellement, je me suis dirigé vers un bac pro en alternance à la MFR d’Anzy-le-Duc. Ne l’ayant pas obtenu, j’ai poursuivi par un BPREA en contrat de professionnalisation au CFPPA de Charolles. J’ai ensuite réalisé les différentes étapes du PPP(1). Il est aujourd’hui validé, mon plan d’entreprise est en cours de réalisation. Mon installation est programmée pour le 1er janvier 2018.

Mes parents sont en Gaec et je suis aide-familial. À mon installation, je vais reprendre les parts sociales de ma mère. Nous serons ainsi à égalité avec mon père. Ma mère prendra alors le statut de conjointe collaboratrice. Nous avions envisagé un agrandissement qui nous aurait permis de rester à trois associés, mais la pression foncière et la proximité de la retraite de mon père nous en a dissuadés. Il faut que je puisse gérer seul la structure d’ici une dizaine d’années.

L’exploitation est tournée vers la sélection du Charolais et… du Charollais ! Sur nos 175 hectares, nous avons un cheptel de 120 vaches et une troupe de 55 brebis. Les deux troupeaux sont inscrits et tournés vers la vente de reproducteurs.

Les ovins peuvent paraître quantité négligeable, mais, pour moi, il est hors de question de les abandonner. En plus d’une passion, ils sont une part non négligeable du chiffre d’affaires et du revenu. Le niveau de valorisation que nous obtenons en vendant la quasi-totalité de notre production comme reproducteurs tant femelles que mâles (environ 400 € de vente par brebis) le montre. Les moutons amènent de la trésorerie à des moments où il n’y a pas de bovins à vendre. Les charges sont limitées, même si nous investissons beaucoup dans la génétique à travers les achats de béliers et l’insémination artificielle. Ce travail de sélection me passionne. Il est très technique et demande des connaissances. Je bénéficie heureusement de l’expérience de mes parents qui sont heureux de me passer progressivement le flambeau.

Pour assurer l’avenir, il reste à améliorer les conditions de travail. L’aménagement de la bergerie (cornadis et cases d’agnelage) et d’un parc de contention est en cours. Je dresse également un chien pour m’aider dans les manipulations. Mon installation va aussi améliorer les conditions de travail chez les bovins avec la construction d’une stabulation supplémentaire qui nous permettra de ne plus avoir de bovins en étable entravée et de pouvoir plus mécaniser la distribution de l’alimentation. Ce sont les conditions pour que je puisse pérenniser l’élevage et le patrimoine qu’il représente après le départ en retraite de mes parents.

La sélection du Charolais et… du Charollais !

Une histoire de famille

L’histoire entre la famille Bernigaud et le Mouton charollais est ancienne. Le grand-père de Benoît, Jean Bernigaud faisait partie de la vingtaine d’éleveurs pionniers qui ont réussi en 1974 à obtenir la reconnaissance officielle de la race après un combat démarré en 1962 par le premier concours de ce mouton baptisé “charollais”. Son père et associé, Alain, est vice-président de l’OS Mouton charollais. Il participe activement à la sélection de la race et notamment à la gestion de la station de contrôle individuel de Palinges.

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