Marien Bidon à Sexey-aux-Forges en Meurthe-et-Moselle
« J’ai repris la gestion de l’atelier ovin de la ferme familiale »
Avec un système bovin allaitant qui fonctionne bien et un troupeau ovin « délaissé », Marien Bidon a souhaité reprendre la gestion de la troupe ovine afin de la rendre plus rentable.
Avec un système bovin allaitant qui fonctionne bien et un troupeau ovin « délaissé », Marien Bidon a souhaité reprendre la gestion de la troupe ovine afin de la rendre plus rentable.
Actuellement salarié au sein du Gaec des Gimeys, je suis en cours d’installation afin de rejoindre en janvier 2021 mon père Fabien et mon frère Jean-Maurice sur cette structure. Nous sommes éleveurs de père en fils ; mon grand-père avait déjà des moutons et des vaches.
Après des études plutôt dans la mécanique et la maintenance, je me suis orienté vers un BTS Acse passé au lycée agricole de Mirecourt dans les Vosges. Ayant pour objectif de reprendre la troupe ovine, j’ai tout naturellement suivi un certificat de spécialisation ovin viande dispensé au sein du CFA-CFPPA de Mirecourt, ce qui m’a permis d’appréhender divers systèmes et conforter mes choix.
Complémentarité bovine-ovine
Depuis quelques années, sur l’exploitation, nos pratiques ont évolué afin de tendre vers un système plus sain économiquement et autosuffisant, avec notamment moins de dépendance vers l’extérieur. D’ailleurs, la crise actuelle avec le Covid 19, me conforte dans la justesse de nos orientations.
Ainsi, sur les 210 hectares de SAU, nous avons arrêté la culture du maïs et diminué les surfaces en céréales au profit d’une trentaine d’hectares de prairies temporaires. Avec l’ensilage de ses dernières et de surfaces en herbe, nous nourrissons nos 130 vaches allaitantes Blondes d’Aquitaine mais aussi nos 400 brebis F1 Romane-Suffolk lors de l’hivernage ; ce qui rend notre système atypique en termes d’alimentation ! Plus du tiers de nos 70 hectares de céréales sont autoconsommés. Les troupes bovines et ovines sont en pâturage tournant sur les 110 hectares d’herbe. Un des avantages du mouton réside dans le fait qu’il peut valoriser des surfaces qui ne pourraient pas l’être par les bovins, comme des friches par exemple, mais aussi les couverts végétaux de l’exploitation. D’où l’intérêt de maintenir cette troupe dans le système.
L’autre avantage touche l’atelier de transformation de viande de mon frère, créé il y a quatre ans dans le cadre de son installation en vue de diversification. La viande ovine vient alors étoffer la gamme de produits bovins, ce qui n’est pas sans déplaire à nos partenaires restaurateurs aussi qu’aux consommateurs du magasin à la ferme et du magasin de producteurs dont nous faisons partie. Vendre la majorité de nos animaux en vente directe reste une de nos finalités principale.
Mais l’humain a toute sa place aussi. L’exploitation compte 4,5 UTH : le fait de travailler à plusieurs est une force indéniable, tant en termes de soutien psychologique lors de prise de décision ou de coups durs, qu’en termes de remplacement dans le cas de maladie ou autre.
Enfin, transmettre à d’autres mon attachement aux ovins est gratifiant. J’étais stagiaire en certificat de spécialisation ovin viande dans une exploitation en Moselle, je me devais de rendre la pareille et continuer ce cercle vertueux, c’est donc tout naturellement que j’ai décidé d’accueillir et d’accompagner une stagiaire en CSO l’année passée au sein du Gaec. »