FCO et MHE : le protocole pour participer aux Pyrénéennes est acté, le concours national charolais adulte est annulé

« Le protocole sanitaire des Pyrénéennes a été mis à jour hier soir », rapporte Christophe Lafforgue, le directeur du salon. Les règles étaient particulièrement attendues du côté du secteur allaitant. Le salon prévoyait en effet la tenue de quatre concours nationaux en races charolaise, blonde d’Aquitaine, gasconne des Pyrénnées et bazadaise.

Les règles définies, en lien avec l’évolution des zonages des épizooties, se trouvent plus ou moins lourdes de conséquences pour les races.

Si le salon est sauvé, il perd environ 30 % de ses effectifs totaux - toutes espèces et races confondues, d’après les organisateurs des Pyrénéennes.

FCO-3 : les animaux situés en zone régulée FCO-3 sont exclus de la manifestation

« Aucun animal issu de la zone régulée FCO-3 ne sera accepté sur la manifestation, qui est à ce jour en zone indemne FCO-3, révèle Christophe Lafforgue. C’est une décision difficile, qui a été prise à contrecœur, mais elle conditionnait le maintien du salon ».

La race charolaise est la plus pénalisée par cette règle. « Les trois quarts des contingents prévus au départ ne pourront donc être présents », indique Denis Brugière, directeur du Herd book charolais (HBC). Une situation qui conduit à l’annulation du concours national adulte.

« Néanmoins, nous tentons de trouver une solution alternative pour les éleveurs charolais du sud-ouest qui étaient prêts à nous accueillir là où jamais un national de la race n’avait encore été organisé », reprend le directeur du HBC. Ainsi, une présentation sera maintenue, comptabilisant soixante animaux en provenance d’une vingtaine d’élevages du bassin.

Du côté de la race blonde d’Aquitaine, « ce sont une vingtaine d’éleveurs et une soixantaine d’animaux, si on s'en tient à la carte des zonages FCO et MHE à date, qui se voient privés de l’évènement », fait savoir Pierre Burgan, président de France Blonde d’Aquitaine Sélection.

Les concours de reproducteurs des races gasconne des Pyrénéennes et bazadaise, ainsi que celui de bovins de boucherie, totalisant 180 animaux prévus, sont peu voire pas du tout impactés par les règles sanitaires en vigueur, selon les organisateurs du salon.

FCO-8 : la vaccination est fortement recommandée

Le salon des Pyrénéennes étant situé en zone épidémique FCO-8, la vaccination est fortement recommandée pour tous les élevages de bovins qui souhaitent participer. « Le vaccin pour les souches de BTV-8 est même imposé en ovins, au vu des ravages qu’a causés la maladie », souligne Christophe Lafforgue.

MHE : seuls les animaux situés en zone régulée peuvent participer

Concernant la MHE, les organisateurs du salon partent sur des règles plus souples. « Seuls les animaux situés en zone régulée MHE peuvent participer au concours. Le protocole classique de désinsectisation reste de rigueur, à un mois d’intervalle, la dernière application devant être validée par les services vétérinaires avant le chargement des animaux », reprend le directeur des Pyrénéennes.

Par contre, « que leur résultat PCR effectué moins de 21 jours avant (zone régulée) soit positif ou négatif, les bovins seront autorisés à circuler », reprend le directeur des Pyrénéennes.

Une règle qui suscite la controverse. « Le fait que les organisateurs des Pyrénéennes n’exigent plus de test PCR négatif avant l’évènement conduit à une certaine réticence à se rendre sur place parmi les élevages dont les résultats MHE sont ressortis négatifs », indique Denis Brugière, directeur du HBC.

Pierre Burgan, président de France Blonde d’Aquitaine Sélection, partage le même ressenti : « L’autorisation sur le concours d’animaux de statut sanitaire différent vis-à-vis de la MHE pourrait provoquer des désistements chez les éleveurs qui ne souhaitent pas prendre le risque de mélanger les animaux. »

Par anticipation, « un protocole sanitaire avait été mis en place avec pour objectif de distinguer les animaux qui avaient été anciennement en contact avec le virus et qui avaient constitué leur immunité entre-temps de ceux nouvellement atteints », explique Pierre Burgan.

Ainsi, une sérologie avait été exigée pour tous les animaux inscrits 60 à 70 jours avant l’évènement suivie d'un test PCR moins de 21 jours avant (zone régulée) pour connaître leur statut. 

Les GDS émettent des recommandations que les manifestations d'ordre privée décident de suivre ou non

Emmanuel Garin, vétérinaire de GDS France, rappelle par ailleurs que les groupements de défense sanitaire émettent des recommandations (voir encadré ci-après) mais ce sont les organisateurs à l'initiative de la manifestation - ici d'ordre privée - qui fixent leurs propres règles, induisant des « variations de risques ». 

Avant de souligner : « Ce n'est pas parce que l'évènement se cantonne à une zone déjà atteinte que les risques sont réduits. Dans quelques années peut-être, l'immunité sera assez diffuse mais pour l'instant, on continue de détecter des foyers de MHE qui n'avaient jusqu'alors pas été touchés par la maladie au sein même de la zone régulée MHE ».