Jeunes bovins : la coopérative Terrena ambitionne de créer 42 000 places d’engraissement supplémentaires en cinq ans
En avril dernier, la coopérative Terrena a dévoilé un plan ambitieux pour développer la production de jeunes bovins contractualisés. Coup de pouce aux nouveaux installés, sécurisation financière, encadrement technique… On fait le point avec Daniel Manceau, responsable technique & développement des filières amont chez Terrena.
En avril dernier, la coopérative Terrena a dévoilé un plan ambitieux pour développer la production de jeunes bovins contractualisés. Coup de pouce aux nouveaux installés, sécurisation financière, encadrement technique… On fait le point avec Daniel Manceau, responsable technique & développement des filières amont chez Terrena.
En 2023, la filiale d’abattage de la coopérative Terrena, Elivia, a vu les effectifs de bovins collectés baisser de 5 % par rapport à 2022. Toutes les catégories d’animaux sont concernées, hormis les jeunes bovins « grâce aux différents contrats mis en place en 2022 auprès des adhérents », lit-on dans le dossier de presse paru en avril 2024.
« La barre des 28 000 animaux contractualisés a en effet été franchie ». La coopérative, qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, entend s’appuyer sur la contractualisation pour augmenter ses parts de marché d’abattage et ainsi combler le manque d’animaux pour la filiale de transformation Elivia.
Un contrat qui s’adresse aux nouveaux investisseurs
Parmi ses objectifs les plus ambitieux, l’installation d’une centaine d’éleveurs afin de créer 42 000 places d’engraissement supplémentaires en cinq ans. « Ce nouveau plan de relance, doté d’une enveloppe de 25 millions d’euros, est assorti au lancement, depuis le 1er janvier 2024, d’un contrat qui s’adresse aux futurs éleveurs de jeunes bovins qui ont un projet de création, d'extension ou de reprise d’atelier d’engraissement d’au moins 100 places », indique Daniel Manceau, responsable technique & développement des filières amont chez Terrena.
Le contrat, valable pour une durée de sept ans, offre une marge garantie à la place pour la production de jeunes bovins à laquelle sont associées des aides à l’investissement dans le cadre de la création de l’atelier. Elles comprennent notamment :
- Des avances financières de la part de Terrena qui sont octroyées aux nouveaux investisseurs en complément des prêts bancaires pour financer les bâtiments (aménagement ou rénovation) ainsi que le matériel d'élevage (système de pesée, contention)… « La coopérative Terrena se place comme co-financeur du projet d'engraissement. Ainsi, la banque n’est pas la seule à assumer les risques », explique Daniel Manceau ;
- Des avances financières pour aider à l'achat des broutards mis en place, avec des remises allant jusqu'à 3 % par rapport aux taux du marché ;
- Des subventions directes de 50 à 150 euros par place créée pour accompagner l'investissement ;
- Une dotation supplémentaire allant jusqu’à 10 500 euros (plafond) dans le cas de nouveaux installés de moins de 50 ans.
Un cahier des charges technique à remplir
En contrepartie, l’éleveur signataire s’engage à respecter un cahier des charges "JB Gold" dans le cadre d’un accompagnement technique avec les conseillers spécialisés chez Terrena. Parmi les conditions figurent la conduite en tout plein tout vide, des tailles de lot minimum de 24 animaux, la réalisation de pesées tous les trois mois, le suivi d’un protocole sanitaire et nutritionnel… « Notre dénominateur commun, c’est la production d’un maximum de kilos de viande par place, partage Corentin Levron, en charge de l’accompagnement des éleveurs en contrat nouvel investisseur. Or, pour parvenir à cet objectif et définir une rémunération satisfaisante, l’éleveur doit avoir la main sur les trois grands leviers que ce le taux d’occupation du bâtiment, la conduite sanitaire et les performances de croissance. »
Une marge garantie
De façon à sécuriser économiquement les projets des investisseurs, le contrat assure une marge garantie à l’éleveur avec la prise en compte de l’ensemble des postes de charges pour produire un taurillon (prix du broutard, coût alimentaire, frais d’élevage, charges de structure). Pour les différentes catégories produites, la coopérative définit un prix de revient prenant en compte les indicateurs interprofessionnels de coût de production. « Pour chaque lot mis en palce chez le producteur, un prix de revient fixe à l'abattage est déterminé. La coopérative calcule ensuite le différentiel entre la cotaton hebdomadaire réelle et ce prix de revient », explique Daniel Manceau.
Si le différentiel est positif, la plus-value est mise de côté dans la caisse de sécurisation individuelle de l’éleveur. Inversement, si le différenciel est négatif, la moins-value est prélevée dans la caisse de sécurisation individuelle de l'éleveur. Au terme de son contrat de sept ans, le solde de la caisse de sécurisation, s'il est excédentaire, est versé à l'éleveur, ou bien, s'il est déficitaire, il est intégralement pris en charge par la filière Terrena Elivia.