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Salariés agricoles : des conditions de travail diverses, du meilleur au pire, selon une enquête

Les conditions de travail sont très variables pour les salariés agricoles, révèle une première enquête de l’association des salariés agricoles de France publiée au salon de l’agriculture.

Eric Passetemps, cadre dans un élevage porcin, président de l’association des salariés agricoles de France au salon de l'agriculture.
Eric Passetemps, cadre dans un élevage porcin, président de l’association des salariés agricoles de France et vice-président de Trame
© Nathalie Marchand

« Le travail agricole est très pénible et devrait être mieux rémunéré », « travail passionnant mais pas gratifiant », « on est mal payé. J’ai adoré mon travail mais je pense me reconvertir »… Voici quelques verbatims mis en avant par l’association des salariés agricoles de France, à l’occasion de la publication de sa première enquête nationale sur les besoins des salariés de la production agricole au travail.

Comprendre pourquoi le métier n’attire pas

430 salariés ont répondu à cette enquête parmi lesquels 30% de salariés viticoles, 20% de salariés du machinisme et des grandes cultures, 24% en élevage laitier ou encore 18% en élevage porcin. « Après notre congrès de 2022 en Gironde, nous avions décidé de mener une enquête pour comprendre pourquoi le métier n’attire pas », explique Eric Passetemps, cadre dans un élevage porcin, président de l’association et vice-président de Trame. Et les résultats de cette première enquête rendue publique le 27 février au salon de l’agriculture sont instructifs
.

Pas de toilettes sur le lieu de travail pour un salarié agricole sur quatre

Sur les conditions de travail, 25% des répondants disent ne pas avoir de toilettes sur leur lieu de travail et 39% n’ont pas de salle de repos pour déjeuner. A l’inverse certains répondants disposent d’équipements complets dont 51% de sèche-linge et de douche. « Il y a une grande disparité dans les conditions », commente Eric Passetemps.

22,5% des salariés répondants déclarent par ailleurs ne pas avoir d’équipements de protection individuelle (EPI), tels que les gants, chaussures de sécurité et lunettes. En revanche lorsque les EPI sont mises à disposition des salariés, « cela est fait de façon globalement très satisfaisante », note le président de l’association des salariés agricoles de France.

L’enquête révèle encore qu’un salarié sur deux souhaite se former, dont 81% voulant des formations techniques liées à leur métier mais seuls 18,5% ont réalisé une formation en externe. « L’absence des salariés pendant leur formation ne convient pas forcément à leurs employeurs », commente Eric Passetemps.
 

Un « métier passion »

Point positif : 84% des répondants affirment trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et nombre de salariés déclarent exercer un « métier passion ». « Il y a une grande force dans notre métier c’est le sens du métier » pointe le président de l’association. Revers de la médaille : un salarié sur trois affirme que les horaires de travail sont peu ou mal respectées et 61.4% soulignent que les congés ne sont pas anticipés.

Autre problématique soulignée par l’enquête : 53,4% des salariés n’ont pas été informés de la nouvelle Convention collective nationale de la production agricole. 29% des répondants affirment ne pas se sentir reconnus au sein de leur structure et 50.5% admettent ressentir des pressions au travail.

J’espère que cette enquête fera bouger les choses

A l’heure où la question du renouvellement de génération au sein des salariés agricoles se pose, l’association des salariés agricoles de France souligne aussi que parmi les 25% de salariés s’étant exprimé dans la partie libre expression de l’enquête des plaintes concernant une rémunération trop basse émergent.

« J’ai donné un exemplaire de l’enquête à la FNSEA, nous allons aussi la diffuser à la MSA » explique Eric Passetemps qui espère que « cette enquête fera bouger les choses », et souhaite pouvoir la renouveler.

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