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Dans « L’amour vache », Édouard Bergeon filme la souffrance d’éleveurs qui perdent leur troupeau
France 5 va diffuser le documentaire inédit « L'amour vache » réalisé par Édouard Bergeon le dimanche 5 mars à 20 h 55 dans « Le monde en face » présenté par Mélanie Taravant et en avant-première sur france.tv dès le samedi 25 février.
France 5 va diffuser le documentaire inédit « L'amour vache » réalisé par Édouard Bergeon le dimanche 5 mars à 20 h 55 dans « Le monde en face » présenté par Mélanie Taravant et en avant-première sur france.tv dès le samedi 25 février.
Le réalisateur du film aux deux millions d'entrées « Au nom de la terre », a accompagné pendant près de trois ans un couple d’éleveurs en détresse, Bernard et Sylvie Dahetze, à Ozenx-Montestrucq dans le Béarn. Edouard Bergeon, fils d’agriculteur, explique : « Au printemps 2020, au moment du premier confinement, je reçois un message de Sylvie Dahetze sur Facebook. Un SOS. Désespérée, elle ne sait plus quoi faire. Bernard, son mari, est prêt à flancher depuis qu’il sait que les cent vaches de son troupeau vont partir à l’abattoir à cause d'un cas de tuberculose détecté sur une bête… Je ne peux pas les laisser seuls ».
« C’est la loi, c’est le protocole »
Le documentaire s’ouvre avec les images d’un vétérinaire réalisant une prophylaxie, tant redoutée par les agriculteurs : « Avant, c’était un moment d’échanges privilégiés avec les éleveurs, c’était plutôt cool, mais là, c’est vraiment tendu, on sait qu’il y a un gros enjeu derrière. Il y en a plein pour qui c’est un CDD d’un an reconductible » confie Jean-Baptiste Maillé, vétérinaire.
Quand la sentence est tombée pour les Dahetze, leur monde s’est effondré. « Ce que je vis est vraiment très dur » explique la gorge nouée l’éleveur entouré de toute sa famille aussi consternée et bouleversée que lui. « En arriver à faire abattre un troupeau entier, c’est énorme. Je ne pensais pas vraiment qu’il fallait en arriver là. C’est malheureux, mais c’est la loi, c’est le protocole » confesse Bernard Dahetze qui poursuit : « J’ai un lien très fort envers mes bêtes. La vache tu la connais depuis qu’elle naît. Chaque vache a son caractère. On les connaît une par une ».
« Il n’y a aucun souci à manger de la viande issue d’un animal positif »
L’épreuve vécue par le couple Dahetze amène Edouard Bergeon à s’interroger sur certains points, notamment la tuberculose et le devenir de la viande des bêtes abattues. Pour obtenir des réponses, il est allé interroger Kristel Gache, vétérinaire épidémiologiste de GDS France : « La tuberculose est une maladie difficile à éradiquer parce qu’elle peut résister longtemps dans l’environnement, dans le sol, la terre humide et elle est difficile à diagnostiquer. Aujourd’hui, la France a le statut indemne de tuberculose, avec des règles fixées au niveau européen, ce qui veut dire que 99,9 % des élevages sont indemnes de cette maladie mais on a encore quelques zones où elle est présente. Donc on est obligés d’abattre les animaux malades pour garder cette situation très favorable ».
Traitement sans humanité
Au désarroi viennent s’ajouter d’autres soucis. A la ferme les dettes s’accumulent. Le film montre néanmoins une note d'espoir. Grâce à l’aide compensatoire de l’Etat, puisque le couple parvient à racheter des blondes d’Aquitaine à un éleveur qui partait à la retraite.
Dans sa conclusion, Édouard Bergeon fait remarquer que « la France a perdu ces cinq dernières années 10 % de son cheptel bovin et qu’en conséquence un quart de la viande rouge consommée par les Français est importée et ne correspond pas aux normes de qualité sanitaire, nutritive et environnementale ».