Aller au contenu principal

Sécheresse
La FNSEA demande une dérogation pour les semis de cultures dérobées

  Face à la situation de sécheresse d’une exceptionnelle gravité à laquelle sont actuellement confrontés les agriculteurs, la FNSEA demande une dérogation pour l’implantation des cultures dérobées. Dans le même communiqué, le syndicat évoque également la gestion des alpages et aborde également la question du paiement de l’avance de l’ensemble des aides.

Dans le contexte exceptionnellement sec de l’été 2022, les agriculteurs de la FNSEA jugent aberrant de mettre en place des cultures dérobées et demandent une dérogation à cette obligation.
© Vincent Marmuse (archives)

Dans un contexte de sécheresse et de canicules, la FNSEA demande, dans un communiqué paru le 10 août, la mise en place d'une « dérogation générale » aux semis des cultures dérobées qui auraient été déclarées par les agriculteurs pour remplir leurs obligations de SIE (surfaces d'intérêt écologique) et de Cipan (culture Intermédiaire piège à nitrates). Le non-respect de ces deux dispositifs peut entraîner des pénalités dans le versement des aides Pac.

Arguments économiques et environnementaux

Dans son communiqué, le syndicat demande au ministère de l’Agriculture de faire preuve de « bon sens » concernant l’implantation de ces cultures dérobées. Pour la FNSEA, il s’agit d’un « semis inutile, strictement administratif, et contre-productif ». Le syndicat évoque donc la nécessité d'obtenir « une dérogation de Bruxelles ». Le ministère pencherait plutôt pour décaler les dates de semis, mais au risque de repousser le versement du Paiement vert, craint-on à la FNSEA. Actuellement, des dérogations à l'obligation de semis peuvent être accordées localement par certains préfets au titre des Cipan, et des demandes individuelles de dérogation à la levée sont possibles au titre des SIE, mais au prix de « démarches administratives lourdes et incompréhensibles », selon le syndicat, qui juge ces mesures insuffisantes.

En Vendée, par exemple, des aménagements ont été accordés pour les couverts de SIE. Le cadre réglementaire en place dans ce département est décrit dans la Vendée agricole.

La FNSEA demande donc qu’une « dérogation générale soit mise en place, laissant aux agriculteurs la responsabilité de l’implantation des SIE ». Pour les Cipan, « une dérogation à l’implantation de même nature s’impose », poursuit le syndicat dans son communiqué. « Il est primordial qu’une dérogation générale au semis des cultures dérobées soit accordée », martèle la FNSEA, pour qui ces semis seraient une « absurdité », « tant d’un point de vue économique, au regard de la crise énergétique que traverse la France, que d’un point de vue environnemental, avec les risques d’usure prématurées du matériel  et d’incendie générés par un travail du sol en cette période, comme au regard des émissions de gaz à effet de serre ».

Sur Twitter, nombreux sont les agriculteurs qui s'expriment en ce moment au sujet des couverts végétaux.

 

 

En attendant, les agriculteurs attendent des pluies suffisantes. Ils auraient alors « comme priorité de semer des cultures intermédiaires, non pas pour des raisons administratives, mais pour produire de la biomasse nécessaire aussi bien à l’alimentation animale qu’à la production d’énergie (…) » assure la FNSEA.

Une solution simple pour la gestion des alpages

Dans une « même approche pragmatique et responsable », le syndicat aborde aussi la question de la gestion des alpages qui doit trouver une « solution simple ». La FNSEA demande au ministre que les préfets accordent des « dérogations temporaires » autorisant un pâturage « en doublon » sur ces superficies. Autre proposition : le ministère pourrait donner « une instruction de bienveillance aux contrôleurs dans l’appréciation de la localisation des troupeaux en cette période de sécheresse ».

Dans le même communiqué, « au vu des difficultés de trésorerie des agriculteurs aggravées par les conséquences de la hausse spectaculaire des intrants, de l’énergie et de l’alimentation animale », la FNSEA demande également que « l’avance de l’ensemble des aides soit payée le plus tôt possible, soit le 16 octobre 2022, comme le règlement européen le permet ».

Les agriculteurs subissent une « situation climatique historique, d’une exceptionnelle gravité » déplore la FNSEA. « Tout doit être mis en œuvre pour conforter la résilience de nos exploitations » alerte le syndicat.

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

Agenda 2025 ouvert sur une table basse blanche.
Qu’est-ce qui a changé au 1er janvier 2025 pour les agriculteurs ?

Tour d’horizon des nouvelles dispositions sociales, fiscales et nouveaux règlements qui s’imposent aux agriculteurs, ou tout…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

  Bâtiments agricoles
Quelles mesures fiscales et sociales promet le gouvernement Bayrou aux agriculteurs pour 2025 ?

Les ministres Eric Lombard, Annie Genevard et Amélie de Montchalin se sont engagés dans un communiqué en date du 31 décembre à…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Terres agricoles inondées à cause de fortes pluies.
Aléas climatiques : bientôt une aide PAC pour les agriculteurs touchés ?

Le Parlement européen a adopté, le 17 décembre, une proposition de la Commission européenne visant à aider les agriculteurs…

Publicité