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Roman
« Naisseur » ou la renaissance d’une femme grâce à l’élevage et la reprise de l’exploitation familiale

Avec « Naisseur », Delphine Laurent signe son premier roman qui vient d’être publié chez Albin Michel dans lequel elle relate l’histoire d’une avocate qui quitte sa vie parisienne pour reprendre l’élevage de son père décédé.

roman
© Albin Michel

Femme de lettres et agricultrice, Delphine Laurent s’est nourrie de sa propre expérience pour l’écriture de ce livre qui narre l’histoire de Marie-Loup, une avocate installée dans la capitale, qui choisit, après le décès de son père, de revenir à Fonsveilles, un lieu imaginaire que l’auteur situe dans l’Aveyron, pour reprendre l’exploitation familiale.

Grâce à un style très chirurgical, l’auteur nous plonge dans le quotidien des éleveurs, décrypte les odeurs, les sensations et décrit avec force détails les nombreuses tâches qu’ils doivent effectuer chaque jour de l’année en toutes saisons, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, surtout quand il s’agit de vêlages.

C’est parce son frère qui n’a pas l’âme d’un paysan a choisi d’autres horizons professionnels et qu’elle est viscéralement attachée à l’histoire et au patrimoine de sa famille que Marie-Loup, encouragée par son compagnon, n’hésite pas à tout quitter pour sauver l’exploitation familiale mais il ne suffit pas d’être née dans une ferme pour pouvoir voler de ses propres ailes. Le métier d’éleveur ne s’improvise pas et la jeune héroïne doit accepter les mains qui se tendent pour pouvoir faire face.

Solitude et transmission

Pas facile en effet de pratiquer le naissage seule. C’est cette solitude qui pèse au quotidien que Delphine Laurent veut mettre en lumière dans son roman, une solitude qui est peut-être encore plus difficile à supporter quand on est une femme chef d’exploitation et qui amène à s’interroger et à se remettre en question. L’auteur signe le portrait d’une agricultrice forte, déterminée et passionnée qui a choisi de relever le défi de pratiquer un métier d’hommes, de naisseurs. Marie-Loup renoue pas à pas avec ses racines et expérimente une véritable renaissance, promesse d’une nouvelle vie.

Les scènes décrites sont intenses, à la fois poignantes et criantes de vérité comme celle où la jeune femme soigne une vache victime d’une hémorragie en attendant le vétérinaire. A travers ces 320 pages romancées, l’auteur aborde aussi bien évidemment le sujet de la transmission, une transmission d’autant plus difficile quand on n’est pas du milieu, même si l’héroïne a le grand avantage d’être née à la campagne dans une famille d’éleveurs. Avec ce livre, Delphine Laurent va assurément toucher le grand public mais aussi les agriculteurs car rarement un roman n’aura aussi bien décrit la réalité du monde paysan, sûrement parce qu’il faut vivre dans ce milieu pour aussi bien en parler.

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