Moisson de maïs et de tournesol 2024 : nette révision mensuelle à la baisse des rendements dans l'UE, selon la Commission européenne
Les cultures d'été que sont le maïs et le tournesol ont souffert de l'excès d'eau à l'Ouest de l'UE, et du déficit hydrique et de vagues de chaleur dans les pays de l'Est, rappelle l'Observatoire des cultures de la Commission européenne Mars.
Les cultures d'été que sont le maïs et le tournesol ont souffert de l'excès d'eau à l'Ouest de l'UE, et du déficit hydrique et de vagues de chaleur dans les pays de l'Est, rappelle l'Observatoire des cultures de la Commission européenne Mars.
L'Observatoire des cultures de la Commission européenne (Mars) a nettement revu à la baisse ses prévisions de rendement moyen de maïs et de tournesol 2024 au sein des Etats membres de l'UE entre les mois de septembre et d'octobre. Dans le détail, la productivité est attendue à 6,66 t/ha en maïs, contre 6,85 t/ha le mois précédent. Des chiffres bien inférieurs à l'an dernier et à la moyenne quinquennale, qui s'élevaient respectivement à 7,51 t/ha et à 7,35 t/ha. En tournesol, le rendement s'affiche à 1,86 t/ha, contre 1,98 t/ha il y a un mois, 2,10 t/ha en 2023, et 2,15 t/ha en moyenne sur les cinq dernières années.
Productivité moyenne attendue à 6,66 t/ha en maïs, contre 6,85 t/ha il y a un mois, et à 1,86 t/ha en tournesol, contre 1,98 t/ha, selon Mars.
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Excès d'eau en Allemagne et en France, le tournesol hexagonal particulièrement en souffrance
Mars rappelle les raisons justifiant les moindres rendements attendus des cultures d'été. La France et l'Allemagne ont par exemple connu d'importantes précipitations, retardant le développement végétatif et dégradant l'état des plantes. Et ce, sur la période allant du 1er août au 19 octobre. Rappelons que la tempête Kirk a traversé l'Europe dans ce laps de temps. Concernant l'Hexagone, les cultures de tournesol ont été particulièrement touchées.
Pas assez d'eau puis... trop d'eau sur les maïs et tournesol d'Europe centrale
De leur côté, les pays de l'Est, tels que la Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie, mais aussi de l'Europe centrale (Autriche, République tchèque, Slovaquie, etc.) ont souffert du déficit hydrique et de vagues de chaleur, du 1er août au 14 septembre. Puis, alors que la sécheresse continuait de sévir en Bulgarie et au sud de la Roumanie, la tempête Boris a engendré des situations d'excès d'eau dans la majeure partie des pays d'Europe de l'Est et du Centre.
Toutefois, les prévisions de rendements de Mars sont à prendre avec des pincettes. Pour l'Hexagone par exemple, l'organisme semble optimiste quant au tournesol. Il table toujours sur un rendement moyen en 2024 à 2,5 t/ha entre septembre et octobre (au même niveau... qu'en 2023), alors que durant ce mois, les pluies ont fortement dégradé les plantes. Agreste (Services de la statistique et la prospective du ministère français de l'Agriculture), également jugé optimiste, a pourtant revu sa projection de productivité à la baisse, passant de 2,36 t/ha à 2,34 t/ha entre le 1er septembre et le 1er octobre. En maïs, Mars table sur un rendement hexagonal à 9,25 t/ha, un niveau stable par rapport à la précédente édition de septembre, et contre 9,83 t/ha en 2023. Agreste pariait de son côté sur 9,24 t/ha au 1er ocotbre pour le maïs grains en moyenne, et 8,98 t/ha si l'on inclut dans la moyenne pondérée les surfaces dédiées aux semences.
Mars table sur un rendement français 2024 de tournesol à 2,5 t/ha, ce qui paraît optimiste.
Quid de la météo lors des prochains jours ?
Sur la période allant du 24 octobre au 2 novembre 2024, Mars s'attend à des températures plus élevées que d'habitude sur la majeure partie du continent européen. Toutefois, de nouvelles précipitations sont attendues en Europe de l'Ouest, spécialement sur la péninsule ibérique et le sud de la France. Mais ses prévisions inclues des phénomènes déjà passés, à savoir les pluies, surtout dans le sud de l'Hexagone survenues le week-end dernier. De son côté, Météo France prévoit un temps plus sec dans le pays durant les prochains jours, ce qui serait favorable aux coupes de maïs et de tournesol en cours.
Comment se déroulent les semis d'hiver?
L'organisme européen fait également le point sur les conditions de semis d'hiver. Il s'attend à ce que la surface de céréales d'hiver (blé, orge...), semée en France en 2024, soit « légèrement inférieure voire égale à la moyenne quinquennale », peut-on lire dans le rapport. Les pluies ont bien entendu retardé les travaux, comme dans bon nombre de pays : l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne, l'Autriche, etc. Du côté du colza, les emblavements hexagonaux sont terminés. Ceux réalisés en août se développent dans de bonnes conditions. Les semis effectués en septembre ont davantage souffert de l'excès d'eau. Les plantes risquent de manquer « de vigueur et de souffrir de dégâts plus importants causés par les insectes, en particulier dans les sols hydromorphiques. Certaines parcelles devront être réensemencées », estime le rapport Mars. D'autres régions ont souffert du surplus de précipitations, à savoir l'Allemagne, la Pologne et la République tchèque.
« Une surface française 2024 de blé et d'orge légèrement inférieure voire égale à la moyenne quinquennale », selon Mars.
