Moisson 2024 : « des pertes de rendement de l'ordre de 25 % en blé et en orge d'hiver » chez Vivescia
Frédéric Wiart, responsable collecte chez Vivescia, fait un point précis de l’état d’avancement des récoltes et livre les premiers résultats d’une coopérative qui collecte auprès de 10 000 agriculteurs du Nord-Est. Un état des lieux représentatif de la situation dans les grandes régions céréalières françaises.
Frédéric Wiart, responsable collecte chez Vivescia, fait un point précis de l’état d’avancement des récoltes et livre les premiers résultats d’une coopérative qui collecte auprès de 10 000 agriculteurs du Nord-Est. Un état des lieux représentatif de la situation dans les grandes régions céréalières françaises.
Quelle est situation au 31 juillet chez Vivescia ?
Nous sommes avancés au trois-quarts de la récolte. Les orges d’hiver et les colzas sont finis, les blés tendres sont récoltés à 80 %, les pois et orge de printemps à 70 %. Mais aujourd’hui, il pleut et les récoltes sont à nouveau bloquées. Les moissons se déroulent de façon saccadée, ce qui n’est pas sans conséquence sur la qualité. Toutes les cultures ont subi des conditions néfastes tout au long du cycle et les pertes sont très significatives en rendement et en qualité, sur toutes les zones de collecte de la coopérative. Ce constat est uniquement à nuancer sur les terres sableuses et filtrantes, qui s’en sortent un peu mieux les années pluvieuses, comme 2024.
Quels sont les résultats sur les cultures d’hiver chez Vivescia ?
En orge d’hiver, les pertes sont de l’ordre de 25 %, avec des rendements entre 57 et 58 q/ha. Le taux de protéine est en moyenne à 11,2, proche de la limite maximum de 11,5. Il y a donc des orges qui sont au-delà de 11,5 et cela va poser problème. Le calibrage est à 80, alors qu’il était à 86 en 2023. En blé tendre, la perte de rendement est également d’environ 25 %, avec une baisse moins importante dans les parcelles à bas potentiel, superficielles et sableuses. Le poids spécifique (PS) est un peu au-dessus de 73 mais les dernières livraisons sont plutôt à 70. La coopérative va devoir travailler le grain, mutualiser les lots pour satisfaire les meuniers qui attendent un PS de 76. Certains lots n’iront jamais chez les meuniers et le pourcentage de blé fourrager va donc augmenter. La protéine est plutôt bonne à 11,5, c’est le seul critère qui nous donne satisfaction. Les temps de chute de Hagberg sont bons pour l’instant, mais méfiance car le processus de germination peut aller très vite.
Le colza est la culture qui déçoit le moins, avec un rendement, de 32 à 33 q/ha, à peu près dans la moyenne historique. Mais, c’est un rendement moyen qui cache une forte hétérogénéité, de 12 q/ha à 40 q/ha selon les parcelles. Enfin, l’année est à oublier pour le pois d’hiver. Les cultures ont été soit retournées, soit récoltées avec de très faibles rendements.
Quelles sont les prévisions pour les cultures de printemps chez Vivescia ?
En orge de printemps, le rendement est estimé à 60 q/ha, soit une perte de 15 %, mais nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour l’instant. La récolte n’est effectuée qu’à 70 %. Le taux de protéine est lui plutôt bon, à 10,5 en moyenne. Par contre en termes de calibrage, nous sommes à 15 points de moins que la norme. Cela va impacter fortement la rémunération des agriculteurs car il y a une grosse différence de prix entre l’orge de brasserie et l’orge fourragère. En pois de printemps, nous sommes aussi en dessous des moyennes, contrairement à nos espérances, avec des rendements entre 25 et 30 q/ha.
Nos agriculteurs ont tous en tête la récolte catastrophique de 2016. Nous avons des rendements légèrement supérieurs mais les charges sont, elles aussi, plus élevées…