Inflation
Michel-Edouard Leclerc réclame une commission d’enquête sur les hausses de prix qui lui semblent suspectes
Ce jeudi, sur le plateau de BFM TV, Edouard-Michel Leclerc s’est exprimé sur l’inflation, le pouvoir d’achat des consommateurs et a réclamé plus de transparence pour l’ensemble de la filière alimentaire.
Ce jeudi, sur le plateau de BFM TV, Edouard-Michel Leclerc s’est exprimé sur l’inflation, le pouvoir d’achat des consommateurs et a réclamé plus de transparence pour l’ensemble de la filière alimentaire.
L’Insee prévoit une inflation de 5,5 % pour 2022 et estime qu’elle va s’envoler cet été avec près de 7 % en septembre. C’est dans ce contexte que Michel-Edouard Leclerc était l’invité d’Apolline de Malherbe ce jeudi sur BFM TV/RMC. Ce dernier a expliqué : « La distribution française a beaucoup pris sur ses marges pour ne pas répercuter encore l’intégralité de cette inflation. Chez Leclerc, sur un an, elle n’est que de 2,6 % ». Le président du comité stratégique des centres E. Leclerc dit s’interroger sur l’origine de l’inflation : « Beaucoup de ces hausses sont des hausses d’anticipation, voire de spéculation. Les demandes des hausses des industriels représentent pour nous près de 8 % sur tous les produits. La moitié des hausses ne sont pas transparentes, sont suspectes ».
"La moitié des hausses de prix demandées sont suspectes" pour Michel-Édouard Leclerc (@Leclerc_MEL), qui demande l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire pic.twitter.com/K55HgGOfuG
— BFMTV (@BFMTV) June 30, 2022
Il a en conséquence émis un vœu : « J’aimerais bien que les députés ouvrent une commission d’enquête sur ce qui se passe sur les origines de l’inflation, sur ce qui se passe sur le front des prix depuis le transport et le marché des matières premières jusqu’au consommateur ». Edouard-Michel Leclerc veut mettre tous les acteurs devant leurs responsabilités afin d’éviter toute spéculation. « Cela concerne surtout les grandes entreprises, les marchés internationaux » juge-t-il.
« L’Ukraine a bon dos »
L’invité de BFM TV, après avoir pointé du doigt les hausses demandées par les entreprises de transport, s’en est pris à certaines entreprises agroalimentaires : « Quand vous avez des fabricants de produits à base de chocolat et de cacao qui vous invoquent l’Ukraine pour une augmentation de 15 % du tarif sur la confiserie, sur des barres chocolatées, il ne faut pas déconner ! (…) L’Ukraine a bon dos ».
Edouard-Michel Leclerc s’est aussi montré particulièrement remonté contre les producteurs d’huile : « C’est pareil pour les grains. On a pu voir l’an passé dans des campagnes de promotion des producteurs d’huile de tournesol se vanter que leur huile était franco-française et maintenant on nous dit qu’on va nous livrer mais que le prix d’acquisition augmente de 34 % ». Le patron des centres E. Leclerc qui a déjà constaté en rayons « une grosse régression du bio » et une « remontée très forte des premiers prix et des marques de distributeurs » estime qu’une transparence sur l’ensemble de la filière est nécessaire parce que « que l’on soit petit ou grand, c’est dans nos commerces que les prix vont augmenter et les consommateurs, c’est à nous qu’ils vont en vouloir ».
Un ministère de la consommation ?
Pour ce qui est des produits sous tension, il a confié qu’il a qu’il y en avait une dizaine mais a refusé de les citer au prétexte « qu’on allait chercher à nous les vendre plus cher, mais aussi parce que nous devons faire toute une série de contrôles avant de les commercialiser parce qu’ils ne sont pas produits par de grandes marques ».
Michel-Edouard Leclerc s’est par ailleurs réjoui des modalités de mise en place du chèque alimentaire : « C’est mieux que les consommateurs décident eux-mêmes ce qu’ils vont consommer plutôt que de leur faire la pédagogie du bien manger ». Il a cependant ajouté : « Ce qui est bizarre c’est que le législateur va voter un chèque alimentaire pris sur les deniers publics. Ce serait mieux qu’on nous autorise à vendre moins cher. On nous oblige à prendre une marge de 10 % sur les produits alimentaires. Je demande de supprimer ce dispositif de la loi Egalim 1 ». L’invité a conclu son intervention en réclamant « la création d’un ministère de la consommation indépendant des agriculteurs, des distributeurs et des industriels ».
"Non mais Allo quoi ! " : Christiane Lambert réagit
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert n'a pas tardé à réagir aux propos de Michel-Edouard Leclerc : « pas besoin de commission d’enquête parlementaire ! Les données Insee et FranceAgriMer existent et confirment la hausse des charges : +64% sur le transport maritime et tous les intrants! », a-t-elle posté sur Twitter.
«L’ #Ukraine a bon dos!» ??
— Christiane Lambert (@ChLambert_FNSEA) June 30, 2022
Non mais Allo quoi @Leclerc_MEL !
⬆️ Engrais #Energie #alimentation animale, emballages aluminium #Transport #carburant …
Les chiffres parlent VRAI !
Arrêtez de nier les réalités et respectez la loi #EGAlim
-de plateaux (TV)
-de chiffres FAUX 😡😡 pic.twitter.com/L7jL6S8drp