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Méditerranée : en quoi consiste le projet de reconquête de la santé des sols qui vient d’être lancé ?

Il a pour nom GOV4ALL et il vient d'être lancé par différents acteurs dont Solagro. L'objectif de ce projet recherche ? Favoriser le changement de pratiques agricoles pour reconquérir la santé des sols avec une cohésion territoriale.

projet régénération sols méditerranée
Vignoble du Roussillon.
© P. Cronenberger

Différentes estimations considèrent qu’entre 60 et 70 % des sols sont dégradés en raison d’une gestion non durable. Le défi est donc d’identifier des pratiques de régénération des sols qui soient efficaces, économiquement viables, qui présentent des avantages pour les rendements et, surtout, qui soient simples à mettre en œuvre. La région méditerranéenne est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Elle se réchauffe 20 % plus vite que la moyenne mondiale, et la croissance démographique devrait ajouter une pression supplémentaire sur l'approvisionnement en eau et en nourriture.

Lire aussi : 10 % des sols agricoles européens seraient dégradés selon une étude

 

Un projet s’étalant sur quatre ans et demi

C’est dans ce contexte que vient d’être lancé le projet GOV4ALL, « Gouvernance et modèles économiques pour les Living Labs : des centres de régénération rurale pour relever les défis de la santé des sols dans la région méditerranéenne ». Il rassemble 35 partenaires d'Autriche, de Grèce, de France, d'Espagne et des Pays-Bas et un partenaire associé de Suisse. Ce projet de quatre ans et demi est financé dans le cadre de la mission « A Soil Deal for Europe » (Mission Soil) du programme Horizon Europe.

Lire aussi : De nombreux résidus de pesticides persistent dans les sols selon l’Inrae

 

Création de laboratoires vivants

Selon Solagro, le projet GOV4ALL vise à inciter les collectivités à participer à l'identification, à l'essai et à la diffusion de pratiques de gestion régénératrice des sols et à la création de « laboratoires vivants » (Living Labs). Il permettra le développement de cinq Living Labs : deux en Grèce, deux en Espagne et un en France. Ces Living Labs devraient démontrer que des changements systémiques cocréés autour de la gestion des sols au niveau régional sont possibles. Ils serviront de centres névralgiques pour l'approche participative ascendante du projet, qui place les agriculteurs et les collectivités/ communes au centre des efforts visant à protéger et à restaurer les sols européens.

 

 

Le Val de Drôme accueillera le Living Lab

En France, c’est le Val de Drôme qui accueillera le Living Lab. Les cinq partenaires français sont la Communauté de communes Val de Drôme, la Chambre d’Agriculture de la Drôme, deux instituts de recherche en agriculture biologique (FiBL France et le GRAB) ainsi que Solagro, l’association au service des transition écologiques. Cette dernière interviendra notamment sur la recherche d’un modèle de gouvernance, d’une feuille de route et d’un plan opérationnel, ainsi que d’un modèle économique pour le Living Lab de la Drôme.

Lire aussi : Plus de 60 % des sols sont dégradés dans l’UE, selon une nouvelle cartographie de l’Observatoire européen des sols

« Imaginer des solutions réalistes et ambitieuses et faire travailler les acteurs en coopération »

Solagro explique que le travail de longue date auprès d’agriculteurs engagés dans la transition agroécologique, notamment à travers le programme « OSAÉ – Osez l’agroécologie » et auprès de collectivités pour accompagner leurs stratégies agricoles et alimentaires, notamment avec « Afterres2050 », serviront de référence pour « imaginer des solutions réalistes et ambitieuses et faire travailler les acteurs en coopération »

Lire aussi : Santé des sols : un député veut imposer un diagnostic pour chaque transaction

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