Aller au contenu principal

Pourquoi le marché du biocontrôle a peu progressé en France en 2022 ?

Les résultats du baromètre IBMA (International biocontrol manufacturers association) France du biocontrôle en 2022 viennent d’être dévoilés. Malgré une hausse du chiffre d’affaires, sa progression est moindre en 2022 que celle du marché total des produits phytopharmaceutiques vendus en France.

coccinelle sur une feuille
© Pixabay

Le marché total du biocontrôle en France est estimé à 278 M€, contre 266 M€ en 2021, soit une progression de plus de 4 %, comprenant une hausse de 9 % des ventes pour le secteur agricole, selon les chiffres publiés le 27 septembre par IBMA (International biocontrol manufacturers association) France.

 

Le biocontrôle progresse moins vite que l'ensemble des produits phytos

Une progression des ventes de produits de biocontrôle moindre en 2022 que celle du marché total des produits phytopharmaceutiques vendus dans l’Hexagone, entraînant une baisse de la part de marché des produits de biocontrôle qui passe de 13 % (en 2021) à 10 % (en 2022).

 

Le rôle des conditions climatiques

Ces résultats en demi-teinte s’expliquent selon IBMA en partie en raison des conditions climatiques : « l’année 2022 a été marquée par la chaleur et la sécheresse, avec des pressions « maladies » et « ravageurs » plus limitées plus spécialement pour les cutures spécialisées ». Elle ajoute : « L’inflation impactante sur les prix et la guerre en Ukraine ayant entraîné une tension sur les marchés, après avoir impacté en premier le marché des engrais, sont également à prendre en compte dans l’analyse de ces résultats du baromètre du biocontrôle 2022 ».

« Une détérioration de l’accompagnement des agriculteurs »

IBMA explique par ailleurs que « L’application de la loi sur la séparation de la vente et du conseil sur les produits phytopharmaceutiques (pour la deuxième année en 2022) a pu être un frein au déploiement du biocontrôle : elle a entraîné une raréfaction du conseil spécifique et donc une détérioration de l’accompagnement des agriculteurs, pourtant crucial pour le biocontrôle ». Selon elle, les CEPP (certificat d’économie de produits phytopharmaceutiques) n’ont pas compensé entièrement cette perte alors que seuls 40 % des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle sont liés à une action standardisée CEPP.

 

Les substances naturelles représentent deux ventes sur trois

La répartition de l’activité biocontrôle par famille de produits est quasiment identique à celle de 2021, avec des substances naturelles représentant plus de deux ventes sur trois. La comparaison des ventes de 2022 aux trois années précédentes montre une progression plus ou moins forte (en valeur) des substances naturelles, des macro-organismes et des micro-organismes et une stabilité des médiateurs chimiques. Les substances naturelles enregistrent un plus net ralentissement de leur progression.

 

marché 2022

Atteindre 30 % du marché de la protection des plantes en  2030

L’association maintient son ambition de passer le cap des 30 % du marché de la protection des plantes d’ici 2030 et de couvrir plus de 50 % des usages avec au moins deux produits de biocontrôle à mode d’action complémentaire d’ici 2030 (contre 25 % estimés à fin 2022). Pour réaliser ces objectifs, IBMA France compte sur quatre leviers :

• Avoir des politiques publiques et une réglementation favorables au déploiement du biocontrôle

• Informer toujours plus les agriculteurs, les applicateurs, les jardiniers,… et leurs conseillers sur le biocontrôle

• Développer des formations sur le biocontrôle, tant en formation initiale qu’en formation continue

• Accélérer la recherche et l’innovation via notamment le plan de relance France 2030 et en particulier le Grand Défi biocontrôle & biostimulants porteur d’espoirs.

Les plus lus

Résultats provisoires aux élections Chambres d'agriculture 2025
Elections aux chambres d’agriculture : tous les résultats par département

Retrouvez sur notre carte interactive les résultats provisoires des élections professionnelles aux chambres d’agriculture 2025…

Présentation du sondage Ipsos-Reussir lors des 7e controverses de l’agriculture et de l’alimentation ce 11 février à Paris
Inquiets pour leurs revenus, près de 50% des agriculteurs envisagent de produire de l’énergie

Deux agriculteurs sur trois ont perçu une baisse de leur revenu en 2024 et seuls 8% d’entre eux s’attendent à remonter la…

Pose de panneaux photovoltaïques sur un bâtiment d’élevage.
Moratoire en vue sur les hangars photovoltaïques agricoles ?

Le gouvernement a annoncé en début de semaine un projet d’arrêté qui vise à réduire, de façon rétroactive au 1er

Bâitment du siège de la Commission européenne à Bruxelles, avec des drapeaux européens.
PAC post-2027 : quelles sont les cinq trajectoires possibles ?

Dans une récente étude pour le Parlement européen, l’Iddri et l’Inrae dévoilent les cinq « voies » possibles pour la…

Carte des résultats des élections aux chambres d'agriculture en 2019
Elections aux chambres d’agriculture : quels enjeux par département ? Revoir les résultats de 2019

Alors que le vote des agriculteurs pour les élections aux chambres d’agriculture 2025 a débuté, retour sur les enjeux et…

tracteur épandant des pesticides dans un champ
Pesticides : qu’a voté le Sénat sur la séparation entre la vente et le conseil ?

Lors de l’examen de la proposition de loi « Lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », plus…

Publicité