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Colère des agriculteurs : « Nous croulons sous les contraintes et les soutiens manquent à l'appel »

Maxime Latrace, éleveur de bovins viande dans la Nièvre en Gaec avec son frère Antoine, n'a pas l'habitude de participer à des manifestations, faute de temps. Mais le manque de soutien et le ras-le-bol du poids des tâches administratives l'amènent à se rendre disponible pour participer à une délégation. 

bâtiment engraissement jeunes bovins
Maxime Latrace est éleveur en Gaec avec son frère Antoine à Ternant dans la Nièvre, avec 180 vêlages en race charolaise en système naisseur-engraisseur, et un atelier de veaux de boucherie de 264 places.
© Gaec de Rondefaye

« Je n’ai pas l’habitude de participer à des manifestations, notamment par manque de temps. Mais cette fois, je suis disponible pour participer à une délégation et porter nos demandes à qui de droit pour nous faire entendre.  

Je me suis installé hors cadre familial en 2016 et mon frère, Antoine, m’a rejoint sur l’exploitation en 2020. Nous engraissons des jeunes bovins, des babynettes et des vaches de réforme et produisons des veaux de boucherie. Nous avons le sentiment d’avoir toujours été dans le sens du soutien de la filière et nous avons fait en sorte de répondre aux conditions demandées pour bénéficier d’aides qui nous sont proposées. Mais derrière, les services ne sont plus au rendez-vous. 

Lire aussi | Les huit dossiers sur lesquels la Fédération nationale bovine attend des réponses concrètes en soutien à l’élevage

Mon frère Antoine a assuré tout le parcours à l’installation aidée et rempli les dossiers consciencieusement. Mais il n’a touché à ce jour qu’un tiers de sa dotation Jeunes Agriculteurs (DJA). Pourtant, il y a un an, il a fallu fournir de nouveau de toute urgence des documents à la DDT, ce que nous avons fait avec l’aide de notre comptable. Et depuis, pas de nouvelles. Nous n’arrivons pas à obtenir une seule information sur le traitement du dossier.  

Nous avons également déposé une demande de subvention dans le cadre du PCAE qui est maintenant géré par la région Bourgogne-Franche-Comté. Là encore, depuis un an, nous n’avons rien touché et n'avons reçu aucune nouvelle de l’avancée du dossier.  

Il faut en plus faire face aux modifications de calendrier de versement des aides Pac. Nous avions calé une bonne partie des annuités en fin d’année, et avec ces changements, nos efforts de  gestion sont perdus. Nous n'avons d’ailleurs pas encore reçu le solde de l’aide à l’UGB bovine.  

Il faut aussi s’adapter au fait que le montant de l’écorégime est bien inférieur à son prévisionnel. Et pour le carburant… nous n'avons pas d'autre choix que de faire avec. 

Lire aussi | Aides PAC : les écorégimes revus à la baisse

Nous aimons notre métier, et nous arrivons à sortir nos salaires. Mais en bossant tous les deux 70 à 80 heures par semaine. Nous nous sommes installés pour faire naître des veaux et produire des kilos de viande, et pas pour faire du secrétariat. Ce travail administratif est de plus en plus pénible, et n'est pas constructif pour améliorer notre système d'élevage. »  

Propos recueillis le 23/01/24 

Lire aussi : Gérer les haies : pourquoi est-ce un tel casse-tête pour les agriculteurs ?

Lire aussi : Endeuillée par la mort d’une agricultrice, la mobilisation agricole se poursuit dans l’attente de « décisions concrètes » du gouvernement Attal  

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