Viande in vitro: le Royaume-Uni délivre une première «vraie» autorisation
La start-up Meatly a obtenu de la part des autorités sanitaires britanniques l’autorisation de commercialiser sa viande de poulet cultivée en laboratoire à destination des animaux de compagnie, a annoncé l’entreprise dans un communiqué le 10 juillet.
La start-up Meatly a obtenu de la part des autorités sanitaires britanniques l’autorisation de commercialiser sa viande de poulet cultivée en laboratoire à destination des animaux de compagnie, a annoncé l’entreprise dans un communiqué le 10 juillet.
Le 2 juillet, l’Agence de santé animale et végétale britannique (Animal & Plant Health Agency, APHA) a autorisé la production et la commercialisation de viande de poulet cultivée en laboratoire à partir de cellules animales.
Un concept déjà existant
Cette autorisation marque une première en Europe, toutefois, en novembre 2023 la start-up tchèque Bene Meat Technologies a posé les premiers jalons en obtenant l'enregistrement de ses cellules de bœuf in vitro pour l’alimentation animale par le Registre européen des matières premières pour aliments des animaux. Elle se félicitait d'être "la première entreprise au monde capable de produire et de vendre de la viande d'élevage destinée à l'alimentation des animaux domestiques".
Lé défi du prix
Malgré ces victoires administratives, le défi du prix reste à relever. Le prix du kilo de croquettes in vitro de l'entreprise Meatly fini reste actuellement “à deux chiffres. Ce sera un produit haut de gamme”, confirme son PDG. Les coûts baissent toutefois régulièrement, comme l'annonce de l'entreprise américaine Beyond meat le confirme, elle a ainsi réussi à faire baisser le coût du kilo de poulet cultivé à 15$.
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L’intérêt croissant de « la viande in vitro »
Le développement de la viande in vitro suscite un intérêt croissant pour les industriels et les consommateurs. Une étude de 2020 menée en France et en Allemagne révèle que 44% des Français et 58% des Allemands seraient prêts à goûter de la viande cultivée en laboratoire.
Plus surprenant encore, 34% des consommateurs de viande français envisageraient de remplacer la viande traditionnelle par sa version cellulaire. Cet engouement s'explique en partie par les préoccupations liées au bien-être animal et à l'impact environnemental de l'élevage traditionnel.
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De nombreuses incertitudes persistent quant aux avantages nutritionnels et écologiques de la viande in vitro. Certains experts estiment que les substituts végétaux pourraient être plus prometteurs.
Malgré ces interrogations, la recherche dans ce domaine progresse rapidement. Le gouvernement britannique a investi en 2023, 12 millions de livres sterling (environ 13,6 millions d'euros) dans la recherche sur la viande cultivée, témoignant de l'intérêt croissant pour cette technologie.
Une barrière réglementaire encore opaque
L'arrivée de la viande in vitro dans nos assiettes n'est pas pour demain. En Europe, la commercialisation de ce type de produit pour la consommation humaine devra passer par le cadre réglementaire des "Novel Foods", nécessitant une évaluation rigoureuse.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) confirme n'avoir reçu à ce jour aucune demande d'approbation pour la viande cultivée destinée à l'alimentation humaine. Certains pays, comme l'Italie, ont déjà pris des mesures pour interdire la production de viande in vitro sur leur territoire, le débat sur cette nouvelle technologie alimentaire ne fait que commencer en Europe.