Aller au contenu principal

Viande bovine : « Un référentiel de mesures du persillé harmonisé auprès des abattoirs »

En vue d’améliorer l’expérience gustative des consommateurs, Interbev s’est penché sur l’intégration de nouveaux paramètres d’évaluation des viandes. Emmanuel Bernard, président de la section bovine, dresse un état des lieux des avancées.

L'accord interprofessionnel du 22 mars 2022 a pour objectif de définir une méthode d'évaluation du persillé harmonisée auprès des outils d'abattage volontaires et d'encadrer les modalités de mise en œuvre de la mesure.
L'accord interprofessionnel du 22 mars 2022 a pour objectif de définir une méthode d'évaluation du persillé harmonisée auprès des outils d'abattage volontaires et d'encadrer les modalités de mise en œuvre de la mesure.
© Interbev

Pourquoi la filière a-t-elle retenu le persillé comme paramètre complémentaire ?

Emmanuel Bernard - Pour rappel, l’ambition du plan de filière était d’encourager la consommation de viande bovine française durable et de qualité, notamment en collant davantage aux attentes des consommateurs. L’amélioration de leur satisfaction sur la viande qu’ils achètent passe en effet par l’intégration de nouveaux paramètres d’évaluation des viandes. C’est pourquoi, la filière bovine a retenu le critère du persillé en complément des outils actuels. L’objectif étant d’adapter au mieux la caractéristique de la carcasse aux besoins des clients, quel que soit le débouché : GMS en libre-service (viande crue, sans accompagnement du consommateur dans son choix), GMS en rayon traditionnel ou en boucherie artisanale (viande crue, avec le conseil du boucher), restauration hors domicile (viande cuite).

Comment les attentes des consommateurs ont-elles évolué vis-à-vis de ce critère ?

E. B. - Des études auprès des Français ont montré qu’une légère infiltration de gras intramusculaire est synonyme de jutosité et favorise la tendreté, rendant ainsi la viande plus fondante et savoureuse. Pourtant, les consommateurs peuvent avoir tendance à choisir visuellement des morceaux plus maigres, au risque d’être déçus à la dégustation, d’où l’importance de travailler sur ce critère et de communiquer à bon escient.

Quels outils sont disponibles à ce stade pour mesurer les niveaux de persillé des carcasses ?

E. B. - Une grille d’évaluation du persillé de la carcasse a été conçue pour garantir une harmonisation des notes entre les établissements de découpe et de transformation. Elle se décline selon six niveaux, la classe 6 étant très persillée. La notation se fait sur l’avant de la carcasse, après découpe primaire, au niveau de la cinquième côte sur la noix. Cet outil pratique, propriété d’Interbev, a été élaboré par l’Idele. Il fait suite à un travail de terrain réalisé par des opérateurs d’abattage-découpe qui l’ont testé à titre expérimental. Après l’obtention d’excellentes mesures, un accord interprofessionnel sur l’évaluation du persillé sur les carcasses de bovins de plus de huit mois a été adopté en 2022. Ainsi, les entreprises françaises qui décident d’évaluer le persillé sur tout ou partie de leurs carcasses doivent obligatoirement se référer à la grille interprofessionnelle.

Quels facteurs influent sur le dépôt du persillé des bovins ?

E. B. - D’après une récente étude de l’Idele pour le compte d’Interbev Bovins, il existe une grande variabilité des niveaux de persillé dans toutes les races. Les animaux plutôt gras, lourds et conformés ont tendance à être plus persillés, en lien avec le choix de la conduite en finition. Néanmoins, l’obtention d’un poids, d’une conformation ou d’un état d’engraissement ne garantit pas un niveau de persillé. Le travail technique réalisé confirme le bénéfice des finitions longues combinées à des niveaux énergétiques soutenus pour déposer du persillé, et semble avancer l’intérêt d’une conduite alimentaire plus riche au jeune âge. Les études doivent être approfondies pour valider ces premières hypothèses et mieux comprendre les mécanismes. Elles doivent être complétées d’une approche économique qui intègre le coût de ces changements de pratiques au niveau de l’élevage, dans l’optique de création de valeur dans la filière.

 

Approfondir les conduites d’élevage

À savoir

Pour garantir la qualité et la fiabilité de la notation, l’utilisation de la grille interprofessionnelle est réservée aux opérateurs d’abattage-découpe ayant suivi la formation pour être agréés comme évaluateurs du persillé. L’appropriation de cet outil par les professionnels est donc déterminante. La filière est actuellement dans une phase de déploiement de cette formation auprès des outils d’abattage volontaires pour expérimenter la mesure de ce nouveau critère.

Les plus lus

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

Décapitalisation : une baisse du cheptel-mère de 20 % à horizon 2030 aurait des conséquences quasi irréversibles « bien au-delà des fermes »

Dans le cadre des Matinales de la Recherche tenues le 18 mars à Paris, la société de conseil Ceresco a projeté, pour le compte…

<em class="placeholder">bâtiment vaches allaitantes aire raclée</em>
Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »

Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Florent Méliand, éleveur de limousines dans la Sarthe : « Mon objectif est d’en faire des ruminants le plus tôt possible »

Rationaliser les coûts, Florent Méliand, à Saint-Ulphace dans le pays du Perche sarthois, l’a toujours intégré dans sa logique…

<em class="placeholder">Vache Aubrac couchée sur une logette.</em>
Bâtiment d'élevage : « Nos vaches aubrac s’accommodent bien aux logettes conçues pour les laitières »

À l’EARL des Bachoux, à Valuejols dans le Cantal, soixante-dix vaches aubracs ont remplacé depuis 2022 les montbéliardes dans…

<em class="placeholder">parc de contention pliable </em>
Astuce d’éleveur : un parc de contention qui se replie le long du bâtiment

Éric Castanié, à Valence-d’Albigeois dans le Tarn, a monté un parc de contention fixé sur la façade avant de son bâtiment…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande