Les tensions s’exacerbent dans la filière laitière
Les 20 et 21 mars s’est tenue à Nantes l’assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) dans un climat tendu. La veille, quelque 125 000 litres de lait avaient été déversés dans des fosses à lisier par plusieurs dizaines d’agriculteurs finistériens en colère. La FNPL affirme qu’il manque aux éleveurs laitiers 30 euros les 1 000 litres de lait pour couvrir leurs coûts de production en forte hausse. Selon Olivier Picot, interrogé le 19 mars par LSA, malgré les récentes annonces de Système U et Leclerc, les négociations avec la distribution n’ont pas encore débouché sur des hausses de tarifs permettant ce relèvement du prix du lait. Or, la marge nette moyenne dans l’industrie laitière serait de l’ordre de 1 % et beaucoup d’industriels auraient travaillé à perte en 2012, selon le président de la fédération des industries laitières (Fnil). Le 6 mars en Conseil des ministres, Stéphane Le Foll a annoncé dans son plan de relance exceptionnelle pour l’élevage que des modifications seront apportées à la LME dans le cadre du projet de loi relatif à la consommation, débattu en juin à l’Assemblée . Il est prévu notamment « des mécanismes de révision des contrats lorsque la valeur de certains indicateurs définis par les parties est franchie, par exemple le prix des matières premières ». Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, qui « veut un signal fort au deuxième trimestre 2013 », attend ces mesures de pied ferme.