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Recyclage
Les députés verts veulent légaliser l’huile alimentaire usagée comme carburant

Le groupe EELV emmené par Julien Bayou vient de déposer un amendement sur le projet de loi concernant le pouvoir d’achat débattu à l’Assemblée nationale depuis le 18 juillet. Les écologistes veulent autoriser l’huile alimentaire usagée comme carburant.

Verts
En France, les voitures rouleront-elles avec de l'huile alimentaire usagée ?
© Pixabay

En réaction à la flambée des prix qui touche les carburants depuis plusieurs mois, les députés écologistes pensent avoir trouvé la parade pour redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs en demandant la légalisation de l’utilisation de l’huile alimentaire usagée. Pour le groupe EELV, seraient concernées les huiles produites à partir de ou issues des résidus de matières grasses d’origine végétale ou animale utilisées pour l’alimentation humaine, en industrie agroalimentaire, en restauration collective ou commerciale. Les huiles usagées seraient utilisées, pures ou en mélange, comme carburant dans les véhicules et seraient soumises à la taxe intérieure de consommation au tarif applicable au gazole. Les députés écologistes estiment que l’utilisation d’huile alimentaire usagée est « répandue dans le pays » alors que cette pratique est illégale et que « l’Europe encourage le recours à ce type de carburant ». En France, le code des douanes interdit de rouler avec un carburant à base d’huile alimentaire usagée puisque ce dernier n’est pas homologué et de surcroit soumis à aucune taxe. Les automobilistes qui auraient un accident avec une voiture roulant avec ce genre de carburant ne seraient pas indemnisés par leur assurance.

Lire aussi : notre dossier biocarburants

Limiter la pollution

Le groupe EELV explique : « Correctement décantés et filtrés, 10 litres d’huiles usagées peuvent donner 8 litres de carburant, utilisables en mélange jusqu’à 30 % dans les moteurs diesel de conception ancienne et jusqu’à 100 % moyennant certaines adaptations. Ce carburant rejette jusqu’à 90 % de gaz à effet de serre en moins qu’un diesel classique, émet beaucoup moins de particules fines et coûte beaucoup moins cher qu’un carburant fossile ». Selon les députés écologistes, en France, 170 millions de litres d’huile de cuisson sont utilisés chaque année dans la restauration et moins de 25 % sont recyclés et valorisés. Les huiles non recyclées présentent le danger d’obstruer les canalisations et de perturber et fortement renchérir le retraitement des eaux usées dans les stations d’épuration. Le groupe EELV conclut : « Recycler ces huiles en carburant permet d’éliminer sans polluer des denrées encombrantes, tout en réduisant très sensiblement les émanations et les fumées. Contrairement aux huiles de colza, de tournesol, de soja et de palme aussi utilisées pour faire du biodiesel, les huiles alimentaires usagées  n'entrent pas en concurrence avec l'alimentation. Alors que le diesel dépasse les 2 euros le litre à la pompe, cette solution permet de tout à la fois soulager immédiatement le porte-monnaie des Françaises et des Français, limiter la pollution issue des moteurs diesel et réduire la dépendance énergétique du pays. En prévoyant que ces huiles soient soumises aux mêmes taxes que le gazole, cet amendement se trouve gagé et ne crée aucune charge ».

Une idée qui date

Cette idée n’est pas nouvelle puisqu’elle est notamment défendue depuis des années par des associations comme La Baraque à huile et Roule ma frite. Dans de nombreux pays européens cette pratique est autorisée et le projet RecOil, soutenu par la Commission européenne, s’assure de la collecte des huiles usagées. Certains constructeurs étudient la question. Il est toutefois à noter que des exceptions existent en France  : les camions-poubelle de la communauté de communes de Béthune-Bruay, dans le Nord-Pas-de-Calais roulent à l’huile de friture à titre expérimental. Airbus a pour sa part indiqué avoir fait voler en mars dernier un A320 uniquement alimenté avec de l’huile de friture pendant trois heures, un vol qui s’est passé sans accroc avec un pilote qui a affirmé n’avoir « remarqué aucune différence ».

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