La situation des nappes phréatiques reste préoccupante avec « 80 % des niveaux modérément bas à très bas » selon le BRGM
Le bulletin du BRGM du 1er mars publié le 13 mars montre que les niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles avec 80 % des niveaux modérément bas à très bas. La plupart des secteurs affichent des niveaux nettement inférieurs à ceux de février de l’année dernière.
Le bulletin du BRGM du 1er mars publié le 13 mars montre que les niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles avec 80 % des niveaux modérément bas à très bas. La plupart des secteurs affichent des niveaux nettement inférieurs à ceux de février de l’année dernière.
Les déficits pluviométriques enregistrés sur l’année hydrologique 2021-2022 et la forte sollicitation des eaux souterraines durant le printemps et l’été 2022 ont engendré un étiage sévère sur une majorité des nappes. La situation durant l’automne n’a évolué que très lentement. Elle s’est améliorée en janvier, suite aux recharges de début d’hiver, avant de se dégrader fortement en février. Les épisodes de recharge de l’automne et de l’hiver 2022-2023 restent très insuffisants pour compenser les déficits accumulés cette dernière année hydrologique. En conséquence, l’ensemble des nappes affichent des niveaux sous les normales et 80 % des niveaux sont modérément bas à très bas.
💧 État des nappes d’eau souterraine au 1er mars 2023
— BRGM (@BRGM_fr) March 13, 2023
La plupart des secteurs affichent des niveaux nettement inférieurs à ceux de février de l’année dernière.
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Nappes réactives : forte dégradation de la situation
Concernant les nappes réactives, la pluviométrie enregistrée fin décembre 2022 et en janvier 2023 a permis de retrouver des niveaux comparables à au-dessus des normales sur de nombreux secteurs. L’absence de pluie en février a cependant engendré une forte dégradation de la situation, annulant l’effet des épisodes de recharge de janvier. En février, les niveaux des nappes réactives sont généralement sous les normales mensuelles, de modérément bas à bas.
Nappes inertielles : niveaux peu satisfaisants
Concernant les nappes inertielles du nord de la France et du couloir Rhône-Saône, la situation n’évolue que très peu depuis le début de l’automne. Elle se dégrade même très lentement sur les secteurs n’ayant pas ou peu bénéficié d’apports pluviométriques. Les niveaux restent peu satisfaisants, de modérément bas à bas.
Situation favorable pour quelques nappes…
Plusieurs nappes présentent des situations favorables, avec des niveaux autour des normales par rapport aux mois de février des années antérieures :
• La nappe inertielle de la craie du bassin Artois-Picardie a bénéficié de pluies efficaces conséquentes en novembre 2022 engendrant une amélioration de la situation courant janvier 2023 ;
• Les niveaux de la nappe des calcaires jurassiques du Bessin restent comparables aux normales mensuelles, grâce aux apports pluviométriques de fin décembre et début janvier ;
• Les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, dont la situation se dégrade en février, restent comparables aux normales mensuelles grâce aux épisodes de recharge importants de janvier.
… mais peu favorable pour de nombreuses
De nombreuses nappes présentent des situations peu favorables avec des niveaux bas à très bas par rapport à tous les mois de février des années précédentes :
• Les nappes inertielles des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté et les nappes réactives alluviales du Rhône amont et de la Saône aval affichent des niveaux très bas ;
• La nappe inertielle de la molasse miocène du Bas-Dauphiné affiche des niveaux bas à localement très bas. La situation se dégrade progressivement depuis le printemps 2022 et la recharge 2022-2023 est très faible ;
• Les nappes des calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur d’Adour-Garonne affichent des niveaux très bas sur les sources des Causses ;
• Les nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon connaissent une situation inédite depuis l’instauration de seuils de gestion, avec des niveaux bas à très bas pour un mois de février.
De possibles « situations tendues dès le début du printemps »
Le BRGM estime que « la hausse des températures pourrait permettre une reprise précoce de la végétation. L’augmentation de l’évapotranspiration risque alors de limiter nettement l’infiltration des pluies d’ici quelques semaines ». Selon lui, en cas de précipitations insuffisantes ou de reprise précoce de la végétation, la vidange pourrait se poursuivre sur les nappes réactives et se généraliser rapidement à l’ensemble des nappes inertielles. L’état des nappes devrait alors continuer à se dégrader, lentement sur les nappes inertielles et rapidement sur les nappes réactives. Si le début de la période de vidange se confirme, la recharge aura alors été très courte et déficitaire, ce qui laisse présager des situations tendues dès le début du printemps.
Situation problématique pour les nappes inertielles du Bassin parisien et du couloir Rhône-Saône
Cependant, toujours selon le BRGM, en mars, la recharge pourrait reprendre sur les secteurs très arrosés. Afin de recharger les nappes, les pluies devront être suffisantes pour permettre tout d’abord d’humidifier les sols puis de s’infiltrer en profondeur. Dans ce cas, la situation devrait alors s’améliorer sur les nappes réactives. La reconstitution des réserves en eau souterraine d’ici le printemps reste cependant difficilement envisageable sur les nappes réactives affichant des niveaux très bas. Même en cas de pluviométrie excédentaire sur les prochaines semaines, l’état des nappes inertielles du Bassin parisien et du couloir Rhône-Saône, fragilisées par deux recharges hivernales successives déficitaires (2021-2022 et 2022-2023), ne devrait pas s’améliorer suffisamment pour atteindre des niveaux comparables aux normales mensuelles.
Des épisodes de recharge « ponctuels et peu intenses à partir d’avril »
Le BRGM conclut : « A partir d’avril, les épisodes de recharge devraient rester ponctuels et peu intenses, sauf événements pluviométriques exceptionnels. A noter que des pluies printanières permettront de repousser le début de la période de vidange et d’éviter une trop forte sollicitation des eaux souterraines notamment pour l’irrigation ».