Action syndicale
Hausse des coûts de production : la colère gronde chez les agriculteurs
Dans le Nord, le Centre, en Normandie, dans le Limousin ou encore en Ariège, des mouvements de mobilisation syndicale agricole commencent à voir le jour. Les agriculteurs dénoncent la hausse de leurs charges face à des prix qui ne sont pas à la hauteur.
Dans le Nord, le Centre, en Normandie, dans le Limousin ou encore en Ariège, des mouvements de mobilisation syndicale agricole commencent à voir le jour. Les agriculteurs dénoncent la hausse de leurs charges face à des prix qui ne sont pas à la hauteur.
[Mis à jour le 3 novembre à 18h10]
« Hausse des charges (carburants, aliments, engrais…) des prix qui ne paient pas ! L’Etat doit nous entendre !!! Mobilisation syndicale demain à partir de 10h à Limoges ». Le mot d’ordre véhiculé sur twitter est signé de la FDSEA de Haute Vienne (87).
Hausse des charges (carburants, aliments, engrais…) des prix qui ne paient pas ! L’Etat doit nous entendre !!! Mobilisation syndicale demain à partir de 10h à Limoges #Leschargesnousetouffent #Jesuisagriculteuretjemeurs #agriculteursendetresse @FNSEA_Nlle_Aqui @FDSEA87 pic.twitter.com/vRfJWJmZax
— FDSEA Haute Vienne (@FDSEA87) November 3, 2021
Dans le département voisin, l’Indre, c’est Nicolas Forissier, député UDCI de l’Indre, qui se fait le relai de l’inquiétude des agriculteurs des zones intermédiaires via une question écrite au gouvernement.
Face à la hausse des coûts de production, le député tire la sonnette d’alarme : « c’est particulièrement pressant dans un territoire comme le nôtre, où il y a beaucoup d’exploitations de polycultures et d’élevages, des exploitations de polycultures et d’élevages, des exploitations céréalières ou des grandes cultures qui n’ont pas forcément des rendements très élevés. Les terres sont moins bonnes, on est beaucoup en zones intermédiaires dans la région Centre, et notamment en Berry, et donc j’interpelle le gouvernement pour lui demander de réagir et quelles sont les mesures qu’il entend prendre », écrit-t-il sur Facebook.
France Bleu explique comment l’élu a été lui-même interpellé par Eric Dutrait, agriculteur installé à Cuzion (Indre), selon qui la hausse de l’ammonitrate de 33,5% sur un an conduit à un surcoût de 282 euros par hectare de culture de blé.
Dans la Creuse, FDSEA et JA appellent à manifester ce mercredi 3 novembre à travers six barrages filtrants sur les routes du département pour dire « stop à l’augmentation des charges ». Et les deux syndicats départementaux d’annoncer déjà un nouveau rassemblement du monde rural prévu à Guéret samedi 6 novembre prochain à 10h.
« Un ras le bol s'installe dans les campagnes. C'est un mécontentement qui est due à l'augmentation des charges » commente Christian Arvis, le président de la FDSEA 23, interrogé par France Bleu Creuse. « Toutes les charges sont en train d’exploser. Même si les cours des animaux, que ce soit en maigre ou en vif, ont repris quelques centimes, c’est loin de compenser la hausse des charges qu’on est en train de subir cet automne », poursuit-il.
Et ce n’est pas l’annonce de l’indemnisation inflation de 100 euros qui calme les esprits. En Ariège, à l’appel de la FDSEA et des JA, un groupe d’agriculteurs a envahi la direction des territoires (DDT) le 2 novembre à Foix, pour protester contre l’arrivée tardive des aides de la Pac.
D’autres actions se préparent en Normandie notamment. « Face à l’augmentation des charges, des actions syndicales se dessinent », prévenait ainsi L’Agriculture normand le 2 novembre. La FDSEA de la Manche a décidé d’expliquer les conséquences de la hausse des coûts de production à travers une conférence de presse organisée le 15 novembre dans une exploitation, mais n’exclut pas des actions syndicales sur le terrain.
Les FDSEA du Nord, et du Pas-de-Calais et les JA du Pas-de-Calais ont pour leur part décidé d’exprimer leurs attentes par communiqué. « Hausse des prix des matières premières : les agriculteurs ne veulent pas être les dindons de la farce ! l’Etat doit agir », écrivent-ils dans un communiqué du 2 novembre. « L’indice de prix des engrais a augmenté de 40% depuis le début de l’année. Le prix de l’engrais liquide azoté a même été multiplié par 3 en 1 an. Le prix du tourteau de colza pour l’alimentation animale a quant à lui augmenté de 50% en 1 an, le prix du GNR de 40% », écrivent les syndicats dans le communiqué. Et alors que commerçants et industriels parlent de hausses de prix, « la vérité c’est qu’actuellement les agriculteurs n’arrivent pas à répercuter (ou très partiellement) la hausse du prix de leurs intrants à la transformation et la distribution », déplorent les syndicats agricoles.
Les FDSEA du Nord, et du Pas-de-Calais et les JA du Pas-de-Calais demandent à l’Etat de réagir. Parmi leurs propositions : réguler les tarifs ou baisser les taxes qui pèsent sur certains intrants ou mettre en place des aides spécifiques dans le plan de relance aux entreprises touchées par cette hausse des charges.
🛑Stop à la hausse des matières premières ! Il est temps que l'Etat agisse ! 😡@JANPdC @fdsea59 @FNSEA pic.twitter.com/ZDLHiLnINk
— 🌾 FDSEA du Pas-de-Calais 🌾 (@FDSEA62) November 3, 2021
Si pour l’heure, la FNSEA ne semble pas lancer de mot d’ordre national, lors d’une réunion ce 3 novembre avec des Sénateurs, Patrick Benezit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, a déclaré : « nous demandons au gouvernement de faire appliquer la loi au plus vite. La hausse des prix appliquée par les distributeurs aux consommateurs doit redescendre aux agriculteurs ».
« Nous vous remercions pr les améliorations décisives que vous avez apportées au texte de loi #Ega2. Nous demandons au @gouvernementFR de faire appliquer la loi au + vite. La ↗️ des prix appliquée par les #distributeurs aux #conso doit redescendre aux #agris ! »@BenezitPatrick pic.twitter.com/kFP4UuqymB
— La FNSEA (@FNSEA) November 3, 2021
A 18h, la FNSEA a publié un communiqué pour tirer la sonnette d'alarme au nom du comité de coordination des associations spécialisées de la FNSEA. Le syndicat majoritaire agricole demande à ce qu'Egalim s'applique avec « une révision effective et immédiate des coûts de production dans les contrats et l'activation sans délai des clauses de renégociation entre industriels et distributeurs pour répercuter dès à présent les hausses ». Le syndicat agricole demande aussi la suppression des taxes sur les importations d'engrais.