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Guerre en Ukraine - Un plan de résilience de 489 M€ pour l’élevage hexagonal

Depuis le début de la crise ukrainienne, la hausse du prix des aliments pour animaux est au moins de 100€/t avec un risque majeur de fragilisation des élevages, notamment monogastriques. D’ou le ciblage des aides du plan de résiliences sur ces derniers.

© AndreasGoellner (Pixabay)

La guerre en Ukraine impacte la nutrition animale européenne tant sur les céréales (blé mais surtout maïs) que sur le soja bio et non OGM dont l’Ukraine est un exportateur majeur, les tourteaux de tournesol hipro et le colza (25% des importations françaises de graines de colza viennent d’Ukraine) sans oublier les micro-ingrédients, la Russie exportant dans l’UE des phosphates (engrais et nutrition animale), de l’oxyde de magnésium et certains oligo-éléments.
Elle a également un impact sur la trésorerie des entreprises de deux façons : les difficultés de trésorerie liées à la hausse des cours mais aussi au niveau global, les banques ayant dégradé la note du secteur ce qui complique son accès au crédit.

LCA Pôle animal chiffre la hausse du prix de l’aliment lié à cette crise géopolitique à 100€/t ce qui se traduit par une augmentation du prix de 16 à 17 ct/kg de poids vif en poulet standard, 22 ct en poulet certifié, 30 cts en poulet label, 28 ct en porcs, 15 à 16 ct en bovins viande, 38 ct en ovins viande mais aussi à 28 ct par kg d’œufs.

« L’impact est de 15 à 40 ct par kg de poids vif uniquement lié à la hausse des matières première et il faut aussi prendre en compte les hausses dont celle de l’énergie », précise Valérie Bris (directrice LCA-NA) lors de l’AG de la So’Fab (fabricants d’aliments pour animaux du Sud Ouest) le vendredi 9 avril dernier.

Outre la réouverture des négociations commerciales assortie de mécanismes d’indexation, de renégociations et de cadrage des pénalités logistiques lorsque le taux de service des transformateurs (livraison des GMS) se dégrade, le plan de résilience du gouvernement français compte une aide spécifique à l’alimentation de 489 M€, les 400 M€ annoncés par le Premier Ministre Jean Castex ayant été complétés par 89 M€ de la réserve de crise PAC à la demande des interprofession des filières animales.
Cette aide est limitée dans le temps jusqu’à ce que les mécanismes des négociations dans le cadre d’Egalim 2 assurent la transmission à l’aval des hausses du coût de production. Elle vient en complément des autres dispositifs économiques transversaux du plan (PGE, aide aux entreprises intensives en gaz et électricité, mécanismes sectoriel de déclaration puis de remboursement anticipé de la TICPE).

L’aide est ciblée pour les élevages et les intégrateurs les plus fortement impactés. L’approche est fondée sur le coût des achats pour l’alimentation des animaux dans les charges de l’exploitation et la part des aliments achetés (aliments composés, céréales, tourteaux).

Le dispositif, transversal, tient compte des différentes entre filières. Ainsi, seuls les animaux de rente sont éligibles (ni les haras ni les animaux familiers) avec un seuil minimum de 3000 € d’achat par exploitation sur la période 15 mars 15 juillet 2022. L’aide est mobilisable rapidement mais nécessite une notification européenne. « Il faut également que les critères d’éligibilité soient facilement justifiables et vérifiables au dépôt de la demande », souligne Valérie Bris.
 

Le calcul du taux de dépendance à l’alimentation animale est calculée sur la base du dernier exercice fiscal achevé, se terminant au plus tard le 28 février 2022. Les élevages sont ensuite classés en plusieurs catégories sachant que ceux pour lesquels le taux de dépendance est inférieur à 10% ne sont pas éligibles. La catégorie 1 (taux de dépendance entre 10 et 30%) recevront une aide forfaitaire de 1000 €. La catégorie 2 (30-50%) sera aidée à hauteur de 40%. La catégorie 3, c’est-à-dire les élevages avec un taux de dépendance supérieur à 50% , sera quant à elle soutenue à hauteur de 60%. Il existe une catégorie spécifique pour les intégrateurs (raccrochée au taux de la catégorie 3).

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