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Colère des agriculteurs : pourquoi les Espagnols entrent dans la mobilisation ?

Les trois principaux syndicats agricoles espagnols annoncent une série de mobilisations dans les semaines qui viennent. 

Agriculteurs espagnols manifestant en tracteurs dans la rue
© COAG

Les trois principaux syndicats agricoles espagnols, l’Asaja, l’UPA et la Coag, ont annoncé le 30 janvier rejoindre le mouvement de colère des agriculteurs européens, avec une série de mobilisations dans l’ensemble du pays au cours des prochaines semaines.

L’objectif : « exiger un plan de choc ambitieux qui comprendra des mesures tant au niveau de l’Union européenne, que du gouvernement espagnol et des communautés autonomes ».

Lire aussi : Colère des agriculteurs : comment le mouvement se propage en France et en Europe 

Quelles sont les raisons de la colère des agriculteurs espagnols ?

Une bureaucratie européenne étouffante

Comme leurs homologues français, les syndicats agricoles espagnols dénoncent « une frustration et un inconfort croissants en raison d’une bureaucratie étouffante générée par les réglementations de l’Union européenne ».

Lire aussi : Colère des agriculteurs français : en Espagne, le secteur dénonce l’entrave à la circulation de ses camions de fruits et légumes

La concurrence déloyale des produits agricoles importés

Autre doléance : « les agriculteurs sont en difficulté face à un marché déréglementé qui importe des produits agricoles de pays tiers à bas prix exerçant une pression à la baisse sur ceux de l’Union européenne et ceux des produits espagnoles », écrivent les trois syndicats agricoles espagnols dénonçant une « concurrence déloyale » qui « met en échec la viabilité de milliers d’exploitations agricoles en Espagne et en Europe ». 

Lire aussi : Les agriculteurs en colère veulent bloquer Paris : les dates clés d’« une semaine de tous les dangers »

Quelles sont les demandes des agriculteurs espagnols au niveau européen ?

Les trois syndicats agricoles se mobilisent pour réclamer plusieurs mesures dont :

  • Un arrêt des négociations sur les accords de libre-échange avec le Mercosur, le Chili, le Kenya, le Mexique, l’Inde et l’Australie et la non-ratification de l’accord avec la Nouvelle-Zélande.
  • Un renforcement des contrôles à la frontière avec le Maroc sur les produits agricoles marocains importés « non conformes à la réglementation de l’Union européenne » et aux quotas prévus dans l’accord de libre-échange.
  • La flexibilité et la simplification de la nouvelle PAC sur les écorégimes et les BCAE.
  • Une modification des règles des relations commerciales afin d’interdire les pratiques déloyales pour une meilleure rémunération des agriculteurs

 

— UPA (@UPA_Federal) January 30, 2024

Voir tous nos articles sur les manifestations agricoles 

Quelles sont les demandes des agriculteurs espagnols à l’échelle nationale ?

Au niveau national, les trois syndicats agricoles espagnols demandent au ministre de l’Agriculture Luis Planas de « s’attaquer aux problèmes du secteur agricole » dont « les questions liées aux conséquences de la sécheresse et la guerre en Ukraine, les prix et les coûts de production ». Ils réclament la publication par leur équivalent de notre observatoire des prix et des marges d’indices de prix et de coûts de production et des études sur les marges dans les filières agroalimentaires. Ils souhaitent aussi la détection des prix « anormalement bas » sur certaines productions, comme le citron.

Autres demandes :

  • La création d’un observatoire des importations pour exiger à Bruxelles la mise en place de clauses miroirs
  • La mise en place d’une simplification des normes nationales qui pèsent sur l’agriculture espagnole
  • La mise en place « d’une politique de santé animale coordonnée, sérieuse et cohérente »
  • Un budget renforcé pour l’assurance agricole

 

 

Que réclament les agriculteurs espagnols à l’échelon régional ?

A l’échelon national et régional, les syndicats agricoles espagnols demandent un renforcement de la politique d’installation des jeunes agriculteurs, l’Espagne étant confrontée comme la France au défi du renouvellement des générations dans l’agriculture.

Dans ce cadre, ils réclament un « arrêt de la spéculation sur le foncier agricole », via des fonds d’investissement notamment et la réforme du développement des énergies renouvelables sur les terres agricoles.

Lire aussi : Taxes sur le diesel agricole : les agriculteurs allemands en pleine démonstration de force

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